Alors qu’il se croyait condamné à se déplacer en chaise roulante pour le restant de ses jours, un paraplégique atteint de sclérose en plaques se retrouve à présent capable de marcher, grâce à un traitement impliquant ses propres cellules souches.
Cette fin de mois d’octobre est porteuse de nombreuses bonnes nouvelles et d’espoirs pour les personnes atteintes de paralysies.
Après la publication cette semaine d’une recherche démontrant une nouvelle méthode qui consiste à implanter des électrodes dans la moelle épinière pour y appliquer des stimulations électriques, ayant permis à trois patients paraplégiques de contrôler à nouveau leurs jambes, c’est le moment d’aborder l’histoire de Roy Palmer, un ancien paraplégique.
Roy Palmer, un anglais souffrant de sclérose en plaques, qui lui a fait perdre l’usage de ses jambes il y a dix ans, a retrouvé la capacité de marcher après avoir subi, l’année dernière, une transplantation de moelle osseuse — lieu où sont produites les cellules souches hématopoïétiques. Ces dernières deviennent, après leur différenciation, des globules rouges ou des globules blancs, autrement dit des cellules immunitaires.
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Pour rappel, la sclérose en plaques est une maladie auto-immune, où les cellules immunitaires détruisent la myéline, une sorte de gaine entourant les fibres nerveuses et qui permet également une transmission rapide de l’influx nerveux.
Son endommagement engendre des troubles du système nerveux pouvant aboutir à la paralysie des parties du corps touchées, qui sont souvent les membres inférieurs, mais le fonctionnement des organes peut aussi être affecté.
Le miraculé, âgé de 49 ans, a déclaré avoir connu cette thérapie par le biais du témoignage, dans une émission diffusée sur BBC en 2016, de deux personnes atteintes également de la même maladie, et qui avaient pu regagner le contrôle de leurs jambes grâce à ce traitement.
Comment fonctionne le traitement ?
Les médecins prélèvent et conservent les cellules souches hématopoïétiques du patient. Ce dernier est ensuite soumis à une chimiothérapie, tuant toutes ses cellules immunitaires. Les cellules souches collectées sont finalement réintroduites dans le patient.
Il semblerait qu’après avoir éliminé complètement les anciennes cellules immunitaires, leur reproduction totale « reprogramme » leur comportement, comme lorsqu’on redémarre l’ordinateur après un bug. De plus, le risque de rejet est nul, car il s’agit de ses propres cellules souches.
Seulement deux jours après son opération, Palmer ressentait à nouveau des sensations dans les jambes, pour finalement être capable de marcher à nouveau après quelques mois seulement. Il pouvait même exécuter des mouvements demandant plus d’efforts, comme danser.
« On m’a accordé une seconde chance dans la vie et j’ai commencé à faire du bénévolat à mon commissariat de police », a déclaré Palmer. « Nous sommes allés en vacances en Turquie il n’y a pas si longtemps, et j’ai marché sur la plage. De petites choses comme ça, les gens ne réalisent pas ce que cela signifie pour moi ».
Bien que Palmer soit le troisième patient à témoigner sur la réussite de la transplantation de moelle osseuse, cette thérapie n’a pas encore été approuvée par l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA), et elle est donc encore considérée comme étant au stade expérimental.
Non seulement il y a un fort risque qu’elle ne soit pas efficace chez tous les patients, mais l’usage de la chimiothérapie peut causer la stérilité ainsi que des infections, dues principalement à la destruction des cellules immunitaires.
Mais au vu de son efficacité, il y a peu de doute qu’elle fera à l’avenir d’autres heureux chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, dont plus de 100’000 sont concernées rien qu’en France.