Une équipe de chercheurs de l’Université de l’Arkansas a confirmé les résultats positifs des tests d’un laser permettant de tuer les cellules cancéreuses en temps réel, de manière non invasive.
Les métastases, qui sont des propagations d’un cancer dans l’organisme, sont dues à la séparation de cellules cancéreuses du site primaire d’une tumeur. Elles migrent par le biais de la circulation sanguine ou lymphatique dans d’autres endroits du corps, et s’y développent pour former d’autres tumeurs.
Cette situation, qui n’est pas rare, est l’une des raisons principales des décès causés par un cancer. En effet, lorsqu’une personne guérit d’une tumeur, il y a des chances qu’une autre se développe dans un autre organe, d’où la raison d’une surveillance du patient durant plusieurs mois après l’élimination d’une tumeur.
Un problème dont Vladimir Zharov, l’auteur d’une étude publiée cette semaine, s’est intéressé. Une détection rapide des cellules tumorales circulantes (CTC) permettrait de diminuer significativement le nombre de cas de récidives. Il a élaboré avec son groupe une technologie qu’il a imaginé il y a plus de dix ans, qui inhibe la progression des métastases, et ce, sans avoir recours à des opérations ou des radiations.
Il s’agit d’un laser qui, une fois focalisé sur des CTC, augmente considérablement leur température. Les tumeurs utilisent plus d’énergie car elles ont une activité plus importante que les cellules en bonne santé. Elles produisant donc plus de chaleur, les rendant plus sensibles à des hautes températures d’origine externe. Leur exposition au laser cause donc l’expansion et la destruction de leur structure.
« L’utilisation de lasers a révolutionné le diagnostic et le traitement des maladies. Cependant, le ‘grand’ rayon d’action des lasers a empêché leur utilisation dans de nombreuses applications médicales au niveau cellulaire », avait déclaré Zharov en 2017.
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Les progrès des technologies ont permis de développer divers appareils permettant de détecter les CTC, mais la plupart requièrent un prélèvement de sang, et ont une efficacité de détection discutable.
Les essais de l’invention de Zharov sur des patients atteints de mélanome ont cependant montré des résultats prometteurs. Six des volontaires ont vu un nombre significatif de leurs CTC se faire éliminer par le laser. L’un d’entre eux a même pu se débarrasser de 96% des CTC, alors que l’engin n’était même pas configuré à sa puissance maximum. De plus, il a l’avantage de pouvoir analyser un litre de sang en seulement une heure, ce qui est loin d’être le cas des autres innovations en compétition avec celle-ci.
Zharov envisage de tester le laser sur plusieurs autres types de tumeurs et sur une plus large population. Il prévoit également d’observer son efficacité lorsqu’il est activé à pleine puissance. Cette technologie, qui avait reçu avant les tests cliniques l’approbation de la FDA pour sa sûreté, pourrait dans peu de temps devenir une alternative de plus à la chimiothérapie.