Des chercheurs ont mis au point un nouveau plastique qui pourra être réutilisable pratiquement à l’infini, même après l’ajout de nombreux additifs lors de la fabrication des produits finaux.
La pollution causée par le plastique est un important problème écologique. On trouve encore aujourd’hui une importante quantité de plastiques recyclables jetés dans la nature, malgré la médiatisation censée sensibiliser les personnes insouciantes. Il ne faut pas oublier également les non-recyclables, qui sont davantage responsables de la pollution.
Tous les plastiques sont composés d’un assemblage de molécules identiques provenant de composés organiques, généralement du pétrole. Différents procédés chimiques sont effectués pour obtenir le type de plastique désiré.
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Alors que les composants du Polytéréphtalate d’éthylène (PET) et tout autre plastique recyclable peuvent facilement être désassemblés pour être réutilisés, les plastiques thermodurcissables comme les ustensiles en plastique ou les jouets subissent un traitement permettant d’obtenir un produit résistant ou plus souple, mais également irréversible. D’autres types d’additifs, comme les colorants, compliquent également la possibilité d’obtenir à nouveau du plastique pur.
De précédentes recherches avaient permis l’élaboration de plastiques thermodurcissables partiellement renouvelables. Mais récemment, des chercheurs du Laboratoire national Lawrence-Berkeley en Californie, ont mis au point la « diketoenamine » (en anglais), une molécule pouvant être utilisée pour former une matière plastique parfaitement recyclable. Elle est constituée d’une unité composée de 3 cétones, liée à une amine.
Une fois polymérisée, l’on obtient une longue chaîne d’un nouveau plastique, la polydiketoenamine, ou PDK, dont les liaisons peuvent facilement être brisées en le plongeant dans un bain d’acide puissant pendant 12 heures. Cela rend cette matière non seulement recyclable à l’infini, mais également détachable de tout additif, selon les chercheurs.
Pour vérifier leurs affirmations, les scientifiques ont ajouté au PDK, et dans l’acide, des composés tels que la fibre de verre ainsi que des additifs tels que des retardateurs de flamme. Après avoir laissé l’ensemble dans le bain obtenu, ils ont réussi à récupérer le PDK tout en conservant sa pureté dans sa presque totalité.
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La facilité du traitement rend cette alternative au plastique conventionnel plus qu’abordable à l’avenir, ce qui est une bonne chose dans une société où la majorité des gouvernements priorisent le profit, permettant ainsi la survie des plastiques non recyclables. Les études financées sont pour la plupart dans l’objectif de créer des matières durables tout en restant rentables, comme la récente élaboration d’une technique permettant de transformer une partie du plastique usé en carburant.
Les recherches continuent, afin de vérifier la durabilité du PDK après différents usages ou mélanges. Mais pour que la production de ce type de plastique soit d’autant plus bénéfique à l’environnement, les efforts fournis par chaque individu dans le triage des produits à jeter doivent impérativement continuer (voire augmenter). Les statistiques montrent que la présence de déchets plastiques dans la nature, recyclables ou non, augmente chaque année.