Une étude sur l’anatomie d’embryons de ptérodactyles bien conservés a montré que ces animaux savaient très probablement voler rapidement après leur naissance.
Souvent considérés par erreur comme des dinosaures, les ptérodactyles étaient de grands reptiles volants d’une envergure d’environ 70 cm, et qui ont disparu il y a 65 millions d’années. En 2004, des paléontologues avaient découvert en Chine, pour la toute première fois, des fossiles d’embryons qui n’avaient pas eu la chance de voir le jour. En examinant leurs ailes, ils étaient convaincus que le temps que ces dernières se développent, les bébés avaient besoin des soins parentaux avant d’être capables de voler.
Mais la dernière étude réalisée par le paléobiologiste David Unwin et le zoologiste Charles Deeming désapprouve cette théorie. Selon eux, ces reptiles de la famille des ptérosaures pouvaient voler peu de temps après leur éclosion, et cela sans aide parentale. Cette hypothèse pourrait changer ce que les scientifiques pensent du mode de vie des ptérosaures, comparé à celui des animaux volants existants aujourd’hui.
L’étude montre également que certains œufs et embryons examinés par le passé devraient être reclassés à des étapes antérieures de leur développement, ce qui leur a permis d’avoir une meilleure observation de la croissance des os. Après avoir mesuré la taille et la forme des œufs ainsi que la longueur des membres et les avoir comparés avec les crocodiles et oiseaux de notre époque, les chercheurs ont différencié et classé les ptérodactyles embryonnaires décédés juste avant l’éclosion aux stades précoce, moyen, et avancé.
En les mettant dans chacune de ces catégories, ils ont pu analyser les différentes étapes de formation des os ou d’ossification de neuf espèces de ptérodactyles.
Il se sont particulièrement intéressés au manus digit IV, qui correspond à l’annulaire chez les humains, et qui est considéré comme le doigt des ailes chez les oiseaux et ptérodactyles. Cet os, qui est le dernier à se solidifier, est un indicateur idéal du développement. Or, il se formait très tôt chez les ptérodactyles, et d’autres composants étaient également déjà présents aux premiers stades du développement du squelette en tant que précurseurs pour les dernières étapes avant leur naissance. Ces observations leur ont permis d’affirmer qu’il ne fallait que très peu de temps pour ces reptiles après leur éclosion pour pouvoir voler.
Mais les scientifiques ajoutent qu’ils ne devenaient pas indépendants dès cet instant, les parents les protégeant des prédateurs par exemple. Mais il y a peu de chances selon eux qu’ils aient eu besoin de leur assistance pour apprendre à voler.
« Il est extrêmement peu probable qu’ils se dotent d’un appareil de vol s’ils ne l’utilisent pas », déclare Unwin au New York Times. « Pourquoi avez-vous besoin de maman et papa si vous pouvez tout faire vous-même »?
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Cependant, certains chercheurs ne sont pas du même avis et mettent en doute ces affirmations, comme Edina Prondvai de l’Université de Gand en Belgique, qui trouve qu’ils ne devraient pas comparer uniquement l’anatomie des ptérosaures avec des oiseaux et crocodiles, mais également avec les oiseaux terrestres (poules, paons, pintades…).
Davantage d’analyses et de comparaisons seront donc nécessaires pour convaincre la communauté de paléontologues de cette hypothèse. Si elle s’avère juste, cela pourrait changer complètement les idées sur la façon de voler des ptérodactyles.