Une étude réalisée en Chine montrerait que l’exposition des enfants en bas âge à certains types de pollution sur une longue période, augmente significativement les risques qu’ils puissent développer un trouble du spectre de l’autisme (TSA).
Depuis quelques années, de nombreux chercheurs remarquent, dans des zones à forte pollution, des risques de TSA plus importants chez les fœtus. Des particules insoupçonnées en seraient la cause. À présent, une autre recherche parue cette semaine montre que ce risque est toujours présent chez les enfants durant leurs premières années hors du ventre de leur mère.
Cette étude, menée par l’institut de la santé publique et de la médecine préventive de l’université Monash, a été effectuée sur plus de 1500 enfants dans la ville de Shanghai, en Chine.
« Les effets graves de la pollution atmosphérique sur la santé sont bien documentés, ce qui suggère qu’il n’y a pas de niveau d’exposition sans danger », déclare Yuming Guo, principal auteur du papier. « Même l’exposition à de très petites quantités de particules fines a été liée à des naissances prématurées, à un retard d’apprentissage, et à toute une gamme de problèmes de santé graves, y compris les maladies cardiaques ».
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En effet, les sources les plus importantes de pollution sont les oxydes de soufre, le carbone, les particules libérées par les industries, les moyens de transports, ou encore les énergies fossiles. Ces dernières peuvent avoir une taille allant jusqu’à 10 micromètres, mais les plus petites ne sont pas à négliger.
Il est connu que ces sources de pollution peuvent être responsables de maladies pulmonaires et cardiovasculaires, mais ce qui l’était moins jusqu’à maintenant, c’est leurs possibles effets sur le développement neurologique. De précédentes recherches avaient déjà montré un lien entre le TSA et la pollution de l’air, avec une exposition prénatale et durant la première année de l’enfant.
Des différences dans la structure et la connectivité au sein du cerveau, durant les premières années post-natales, seraient la cause des difficultés d’adaptation et de communication sociale.
Les facteurs génétiques sont souvent pointés du doigt, mais l’environnement semble également jouer un rôle, d’où l’hypothèse de sa possible influence chez les bébés. Leur cerveau, qui est encore en pleine formation, est plus sensible aux environnements toxiques.
En 2014, le groupe de recherche a comparé 124 cas de TSA avec 1240 enfants n’ayant pas été diagnostiqués comme atteint du handicap. Ils avaient entre trois et douze ans.
Des données de détections quotidiennes de particules ayant une taille de 1, 2.5, et 10 micromètres, ont été utilisées pour chaque lieu de résidence de ces enfants, durant leurs trois premières années de vie, donnant aux chercheurs une idée des individus qui auraient été exposés à de fortes concentrations d’aérosols.
Les résultats obtenues montre que le risque de développement du TSA est de 86% au cours des trois premières années de la vie lorsqu’ils sont exposés à des particules de 1 micromètre.
Et, chose étonnante, les chances seraient encore plus grandes à la deuxième et troisième année de vie. Les chercheurs pensent que le système immunitaire, qui peut également être perturbé par une forte pollution, en serait la cause.
Le gouvernement chinois tente d’atténuer au maximum la concentration des aérosols. Mais lors des contrôles de la qualité de l’air, la quantité mesurée de particules d’un micromètre est assimilée à celle pour des particules de 2.5 micromètres, alors qu’elles représentent à elles seules, dans ce groupe, 80% des détections.
Cette étude montre que ces deux tailles de particule devraient être mesurées séparément, et que les particules de 1 micromètre méritent une plus grande attention au vue des dégâts neurologiques (et peut-être immunologiques) engendrés, qui pourraient être plus importants qu’on ne le pensait jusqu’à présent.