Des scientifiques affirment que le CBD pourrait à l’avenir être employé pour éliminer des infections d’origine bactérienne, pouvant être causées par des souches résistantes aux antibiotiques. Les tests cliniques sont prévus pour bientôt.
Le cannabidinol, ou CBD, est une des nombreuses molécules dans le cannabis capables de se lier à des récepteurs dans le cerveau. Mais contrairement au THC, il ne semble pas avoir d’effets psychoactifs. Depuis quelques années, il attire l’attention des pharmaceutiques pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques, comme le traitement de l’anxiété, des convulsions ou encore des inflammations. Il existe même des marques Françaises comme Naturicious qui produisent et commercialisent d’ores et déjà des huiles de CBD en France. À présent, il est possible qu’un autre bienfait soit ajouté à la liste.
Une étude réalisée à l’université de Queensland, en collaboration avec Botanix Pharmaceuticals Ltd, une entreprise australienne travaillant dans l’élaboration de traitements pour la peau à base de CBD, a permis de mettre en lumière des propriétés antibiotiques du CBD contre des bactéries à gram positif telles que les steptocoques ou staphylocoques, ainsi que leurs souches résistantes à la vancomycine et la daptomycine.
Le CBD s’est montré efficace également contre les biofilms bactériens, qui sont formés à partir de protéines d’adhérence exprimées par les bactéries, ce qui leur permet de se fixer plus efficacement sur certaines surfaces, rendant leur élimination encore plus difficile.
Les résultats ont été présentés le 23 juin, lors d’un meeting organisé par l’American Society for Microbiology.
Les tests n’en sont pour l’instant qu’aux phases préliminaires, mais ils dévoilent déjà des résultats prometteurs. Mark Blaskovich, chercheur principal de l’étude, prévient qu’il est encore trop tôt pour classer le CBD dans la catégorie des antibiotiques.
« Il serait très dangereux d’essayer de traiter une infection grave au CBD plutôt qu’avec l’un des antibiotiques éprouvés », déclare-t-il pour mettre en garde ceux qui considéreraient déjà le CBD comme une alternative.
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Les expériences ont jusque-là été réalisées in vitro, dans des tubes ou des plaques de laboratoire. L’efficacité du CBD peut être complètement différente lors d’essais sur des animaux de laboratoire.
« Ce n’est pas parce que le CBD a montré une activité dans les tests in vitro que cela se produit dans le corps humain », déclare le Dr. Amesh Adalja, chercheur senior qui n’a pas participé à la recherche. « Beaucoup de composés ont une activité différente dans une boîte de Pétri ». Mais il ajoute que les résultats obtenus jusqu’à présent donnent de bons espoirs.
Les chercheurs veulent déterminer les nombreux paramètres, dont le dosage, pour optimiser l’usage du CBD contre des bactéries. Les tests « in vivo » sont également planifiés sur des animaux pour déterminer quelles souches de bactéries seraient vulnérables dans cette situation.
Botanix prévoit des essais cliniques sur des humains afin d’observer si le CBD peut éliminer efficacement les staphylocoques dorés sur la peau, avant une opération, moment où la bactérie profite pour entrer dans l’organisme.