L’Univers entier piégé dans un trou noir géant ? Un astronome repère l’étrange rotation synchronisée des galaxies lointaines

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Une découverte surprenante vient remettre en question notre compréhension de la structure même de l’Univers. Grâce aux observations du télescope spatial James Webb, un astronome a mis en évidence un phénomène inattendu : près de 60 % des galaxies lointaines semblent tourner dans le même sens, contredisant l’hypothèse d’une distribution aléatoire. Une asymétrie qui pourrait contraindre les chercheurs à revoir en profondeur les modèles cosmologiques actuels, allant jusqu’à envisager des scénarios vertigineux, comme un univers en rotation depuis sa naissance, voire confiné à l’intérieur d’un trou noir gigantesque.

« Et pourtant, elles tournent… ». Cette célèbre formule attribuée à Galilée pourrait aujourd’hui s’appliquer aux galaxies, tant la découverte est déconcertante. Si la Voie lactée, comme la majorité des galaxies spirales, possède un mouvement de rotation propre, rien ne devrait, en théorie, imposer une direction privilégiée à grande échelle. Pourtant, les travaux du professeur Lior Shamir, de l’Université de l’État du Kansas, publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, bousculent cette certitude.

En analysant un échantillon de 263 galaxies observées par James Webb, le chercheur a relevé une répartition inattendue : 158 d’entre elles tournent dans le sens opposé à la Voie lactée, contre seulement 105 dans le même sens. Cette asymétrie statistique (60/40) défie le principe d’un univers isotrope, où aucune direction ne devrait être privilégiée. « La différence est si importante qu’elle peut être remarquée et inspectée même à l’œil nu », écrit Shamir dans son document.

L’hypothèse d’un univers en rotation

Pour expliquer cette anomalie, certains chercheurs se tournent vers une théorie proposée en 1949 par le mathématicien Kurt Gödel : celle d’un univers en rotation. Une hypothèse longtemps considérée comme purement spéculative, faute d’éléments observationnels pour l’étayer. Or, les galaxies concernées par l’étude appartiennent aux premières époques de l’Univers, à proximité du Big Bang, ce qui suggère que cette rotation pourrait avoir été plus marquée aux origines du cosmos.

Deux explications principales émergent de cette observation, selon l’étude. La première postule que l’Univers lui-même pourrait être né avec un mouvement de rotation, une idée soutenue par certaines variantes de la cosmologie des trous noirs, mais qui exigerait une révision profonde des modèles actuels.

Sommes-nous dans le ventre d’un trou noir ?

Plus audacieuse encore, une autre hypothèse suggère que notre univers tout entier pourrait être contenu dans un immense trou noir en rotation. Un tel objet, en influençant la dynamique de l’espace-temps, pourrait imposer un axe de rotation privilégié aux galaxies qu’il renferme. Selon cette hypothèse, l’horizon de ce trou noir coïnciderait avec notre horizon cosmologique observable, situé à environ 46 milliards d’années-lumière.

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Galaxies spirales observées par le JWST tourant dans la même direction par rapport à la Voie lactée (rouge) et dans la direction opposée (bleu). Le nombre de galaxies tournant dans le sens opposé à la Voie lactée observées depuis la Terre est bien plus élevé. © Kansas State University

Bien que fascinante, cette idée se heurte à plusieurs obstacles. Un trou noir possède un centre défini, ce qui n’est pas le cas de notre univers observable. De plus, si nous étions réellement enfermés dans un tel objet, d’autres paramètres cosmologiques devraient en témoigner. Or, aucune observation actuelle ne valide cette hypothèse.

Un simple biais observationnel ?

L’explication la plus pragmatique pourrait résider dans un biais d’observation. La seconde hypothèse formulée par l’étude suggère que le mouvement de la Terre autour du centre de la Voie lactée pourrait générer un effet Doppler, rendant certaines galaxies plus lumineuses et donc plus détectables, en fonction de leur sens de rotation. Ce phénomène pourrait créer une illusion d’asymétrie là où il n’y en aurait pas.

Un autre facteur pourrait être la taille relativement faible de l’échantillon étudié. Avec un nombre plus important de galaxies analysées, la répartition pourrait se rapprocher d’une distribution aléatoire, conforme à un rapport de 50/50.

Des implications pour les modèles cosmologiques

Si l’observation de cette asymétrie se révélait être une conséquence de la rotation de la Terre, il serait nécessaire de recalibrer certaines mesures de distance dans l’univers profond. Une correction qui pourrait potentiellement résoudre d’autres énigmes cosmologiques, telles que la tension de Hubble – le désaccord entre différentes méthodes de mesure du taux d’expansion de l’univers, ou encore la présence de galaxies massives trop jeunes pour s’être formées selon nos modèles actuels.

L’impact de cette découverte pourrait donc aller bien au-delà de la simple question de la rotation des galaxies, touchant aux fondements mêmes de notre compréhension de l’Univers. Toutefois, un élément doit inciter à la prudence : cette étude est l’œuvre d’un seul astronome, le professeur Lior Shamir.

Or, en astrophysique, les découvertes d’une telle envergure sont généralement le fruit de travaux collaboratifs impliquant plusieurs chercheurs et institutions. Cette singularité appelle à attendre des confirmations indépendantes avant d’accorder un crédit définitif à ces résultats.

Le télescope James Webb, un outil révolutionnaire

Quoi qu’il en soit, cette observation met en lumière les capacités impressionnantes du télescope spatial James Webb. En seulement trois ans, il a déjà permis de sonder les confins du cosmos avec une précision inégalée, révélant des structures insoupçonnées et des phénomènes qui échappent encore à notre compréhension.

Toutefois, cette découverte soulève une question plus profonde : jusqu’à quel point nos modèles cosmologiques actuels sont-ils influencés par nos propres limitations d’observation ? Si l’asymétrie constatée dans la rotation des galaxies est bien réelle, elle pourrait exiger une réévaluation radicale des principes fondamentaux qui régissent notre conception de l’Univers. À l’inverse, si elle s’avère être un simple biais instrumental ou statistique, elle rappellerait avec force combien la prudence est essentielle en science, surtout face à des résultats qui défient l’intuition.

Loin d’être une discipline figée, la cosmologie est une science en perpétuelle construction, où chaque avancée soulève autant de nouvelles questions qu’elle apporte de réponses. Peut-être n’avons-nous encore qu’une vision fragmentaire d’un univers dont la véritable nature continue de nous échapper…

Source : Monthly Notices of the Royal Astronomical Society

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