Le vantablack est le matériau le plus noir jamais conçu. Avec un potentiel d’absorption de 99.965%, il absorbe la quasi totalité de la lumière incidente. Sa conception est rendue possible grâce aux nanotubes, qui composent le matériau. Les applications de ce concentré de technologies sont nombreuses et incluent : astronomie, spatial et armée.
On parle communément de noir « profond » ou « intense », mais vous êtes-vous déjà imaginés un noir si pur qu’il ne permet même plus de distinguer le relief d’une forme ? C’est le cas du Vantablack, le matériau le plus noir jamais conçu. Celui-ci absorbe 99,965% des rayons lumineux incidents. Le matériau a fait l’objet d’une publication dans la revue Optics Express en mars 2014. Il a été conçu par l’entreprise britannique Surrey Nanosystems.
Une conception nanotechnologique
Il n’y a pas milles façons d’obtenir un matériau aux propriétés si impressionnantes. En effet, la firme britannique a fait appel aux nanotechnologies. C’est grâce à sa structure impressionnante composée de nanotubes de carbone (au diamètre 10 000 fois plus petit qu’un cheveu) que le Vantablack parvient littéralement à « capturer » les photons qui s’y aventurent. Les nanotubes étant trop petits pour que les photons puissent circuler librement, ces derniers ricochent entre les nanotubes puis se font piéger dans l’espace entre les tubes (absorption). En raison de ce phénomène, 99,965% des particules de lumière (photons) sont absorbées. À titre de comparaison, le charbon absorbe quant à lui, 99,5% de la lumière incidente. Concernant le procédé de fabrication du matériau, il a le grand avantage de ne pas contenir de processus à haute température, incompatible avec les produits électroniques.
Pas de lumière, pas de relief
« On s’attend à voir des collines et tout ce que l’on voit est noir, comme un trou, comme s’il n’y avait rien du tout. C’est tellement bizarre. », explique Ben Jensen, directeur technique de Surrey Nanosystems.
Au fait, que signifie Vantablack ? La réponse : Vertically Aligned carbon NanoTube Array black. Je pense que cela risque davantage de vous faire oublier le nom du matériau plutôt que l’inverse, mais voilà, vous deviez le savoir. Et en français, ça donne : « noir composé de séries de nanotubes de carbone alignés verticalement ».
Le matériau a été initialement présenté sous la forme d’une feuille d’aluminium possédant un certain relief. Lorsque l’on observe la feuille de son côté traité, le relief en devient totalement inexistant, comme si la feuille était plate ou qu’elle possédait un trou sans fin.
Pour le spatial, l’astronomie et l’armée
Les champs d’applications principaux du noir le plus noir du monde se trouvent dans le domaine spatial et de l’astronomie. Il peut par exemple être utilisé pour certains composants d’un télescope ou d’une caméra infrarouge. Son utilité réside dans la réduction du bruit parasite provoqué par la réflexion de la lumière à l’intérieur d’un tel appareil. En effet, dans le cas d’un télescope ou d’une caméra infrarouge, les sources lumineuses exploitées sont tellement faibles que les rendus visuels en sont facilement perturbés. Mis à part ce type d’applications, la firme Surrey Nanosystems compte également réaliser des contrats militaires.
« Nous essayons d’adapter la production pour correspondre aux demandes de nos premiers clients dans le secteur de la défense et de l’espace et nous avons d’ailleurs déjà livré nos premières commandes. Vantablack est par contre encore bien trop cher pour être utilisé pour des vêtements ou des jouets. On perdrait tous les traits d’une robe de toute façon, il ne resterait qu’une forme noire », nous informe Ben Jensen.
Pour finir, nous vous avons concocté une vidéo (en anglais) expliquant et démontrant parfaitement ce qu’est le Vantablack :