Y a-t-il de la vie sur Europe, la lune glacée de Jupiter ? C’est ce que se demande la NASA. L’agence spatiale vient de révéler ses plans de forage dans la croûte de la lune pour déterminer si une quelconque forme de vie extraterrestre s’y trouve.
Un nouveau rapport de la NASA détaille les plans d’un atterrisseur qui pourrait forer environ 10 centimètres de profondeur dans la surface de la lune Europe et analyser des échantillons à l’aide d’instruments embarqués, pour fournir des informations vitales aux chercheurs concernant Europe et d’éventuelles formes de vies qui pourrait y prospérer.
Malgré plusieurs survols, il y a encore beaucoup d’éléments que nous ne connaissons pas concernant l’environnement de ce satellite naturel glacial, la sonde devra donc faire face à des conditions inattendues sur le terrain. Mais les chercheurs sont optimistes quant à leur nouveau concept d’atterrisseur, et la mission pourrait débuter en 2024, avec une date d’arrivée près de la lune en 2031.
« Je pense que c’est un concept fantastique. J’étais sceptique quant au fait de concevoir une charge utile avec une maturité technologique raisonnable et une simplicité relative. Grâce aux ingénieurs, une solution très pratique a été trouvée et la charge utile que nous avons rassemblée n’est pas trop ambitieuse », explique l’astronome Jonathan Lunin. « Finalement j’ai commencé à croire qu’il s’agit bien d’une mission qui peut être réalisée dans un délai qui m’intéresse, soit dans les 20 prochaines années », ajoute-t-il.
Le concept comprend un système de caméra permettant de prendre des photographies en surface ainsi que divers instruments afin d’effectuer des analyses sur place : y compris une antenne pour les communications et un géophone pour surveiller l’activité géologique. Dans la charge utile de 42,5 kg, il y a également un système de spectrométrie de masse, qui sera utilisé pour identifier la composition chimique des échantillons, par un processus d’ionisation.
Lors de cette mission, les chercheurs sont tout particulièrement désireux de trouver des signatures biologiques : des signes de vies passées ou présentes, cachées dans les éléments, comme les isotopes et les molécules. En plus de rechercher des signes de vie sur Europe, l’atterrisseur sera chargé d’évaluer l’habitabilité potentielle de la lune et d’amasser des informations pour aider les scientifiques à concevoir des robots successeurs qui visiteront Europe, ou d’autres lunes, à l’avenir.
L’une de ces futures missions sur Europe pourrait également avoir pour but de percer la croûte jusqu’à l’océan souterrain de la lune, se trouvant à moins de 19 kilomètres de sa surface (oui, ça fait beaucoup à forer). Bien que nous ne soyons pas certains que ce plan d’eau souterrain existe bel et bien sur Europe, les preuves actuelles suggèrent fortement que cela soit bien le cas. Et généralement, là où il y a de l’eau, il y a potentiellement des formes de vie, ce qui fait d’Europe un des endroits les plus prometteurs pour abriter une quelconque forme de vie extraterrestre, au sein de notre système solaire.
Nous devrions obtenir plus d’informations concernant Europe lors de son survol par la NASA, prévu pour les années 2020 (début). Toutes les informations qui découleront de ce voyage pourront être utilisées pour modifier la conception du futur atterrisseur. De plus, en publiant son nouveau rapport de 264 pages, la NASA souhaite obtenir des commentaires constructifs de la part de la communauté scientifique, sur les éléments qui pourraient fonctionner ainsi que ceux qui pourraient être améliorés.
Si le concept de la NASA obtient le feu vert de la part de ses partenaires, l’engin robotisé pourrait être en chemin pour la lune Europe au cours de la prochaine décennie ! « Cette mission permettrait de faire avancer notre compréhension d’Europe comme étant un monde océanique, même en l’absence de signes définitifs de vie et fournirait une base pour la future exploration robotique de cette planète », expliquent les chercheurs dans le rapport. Une affaire à suivre de près !