Un crâne fossilisé a révélé la période d’existence de la dernière « licorne géante sibérienne »

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Reconstitution datant de 1920, peignant Elasmotherium sibiricum. | Heinrich Harder/Wikimedia
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Un crâne fossilisé a révélé la période d’existence de la dernière « Licorne géante Sibérienne ». Elasmotherium sibiricum : voici le nom de ce qui était autrefois un pachyderme à l’allure de licorne. Selon une découverte récente, cet animal aurait disparu plus récemment que ce que les chercheurs pensaient auparavant.

Il faut savoir que ce rhinocéros préhistorique avait tout l’attrait d’une licorne : Elasmotherium sibiricum était l’une des quelques espèces de rhinocéros géants ayant foulé la surface de la Terre au cours de la préhistoire. Plus précisément, cette espèce était un rhinocérotidé, porteur d’une corne crânienne unique d’environ 1,5 mètre de long.

Cette corne était composée de kératine (qui compose également nos cheveux et nos ongles) et devait peser plusieurs kilos, soit plus que n’importe quelle corne de rhinocéros actuel. L’animal en lui-même faisait 2 mètres de haut pour 4,5 mètres de long, et pouvait peser jusqu’à 4 tonnes. En dépit de sa taille très impressionnante, la « licorne sibérienne » était probablement un herbivore.

Découverte en Sibérie au 19e siècle, les scientifiques ont longtemps estimé que la « licorne sibérienne » s’était éteinte il y a environ 350’000 ans. Mais de nouvelles analyses provenant d’un échantillon issu d’un crâne très bien conservé, a apporté de nouvelles informations sur cette espèce particulière. En effet, selon la découverte, ce pachyderme préhistorique aurait été présent il y a encore environ 26’000 ans, dans l’est du Kazakhstan (région actuelle du Pavlodar), là où le fossile étudié a été déterré.

Des paléontologues de l’Université d’État de Tomsk, en Russie, ont pu déterminer cela grâce à des techniques de datation par le carbone 14. Cette méthode de datation radiométrique fondée sur la mesure de l’activité radiologique du carbone 14 contenu dans de la matière organique, permet de connaître l’âge absolu, à savoir le temps écoulé depuis la mort.

La question que se posaient ensuite les chercheurs, était de savoir comment est-ce que cette licorne a pu survivre bien plus longtemps que les autres animaux du même type, qui eux ont disparu des centaines de milliers d’années plus tôt. « Le sud de la Sibérie devait être un refuge, où il a pu survivre plus longtemps que n’importe quel autre rhinocéros préhistorique », a suggéré Andrei Valerievich Shpansky, le directeur de l’étude.

Ce dernier suppose également qu’Elasmotherium sibiricum aurait pu être un animal migrateur, s’ajustant aux changements climatiques dans son milieu de prédilection. « Il est possible que l’animal ait pu migrer et habiter pendant un certain temps dans les régions plus méridionales », a-t-il ajouté.

Cet animal aurait donc réussi à éviter son extinction lors de la période glaciaire, en s’adaptant aux nouvelles conditions environnementales auxquelles il faisait face. Cependant, si Elasmotherium sibiricum a pu survivre si longtemps à la glaciation de son habitat, quelle est la raison qui a mis fin à son existence ? L’équipe espère que la découverte les aidera à mieux comprendre le rôle et l’impact des facteurs environnementaux concernant l’extinction de la créature.

Savoir comment des espèces ont survécu pendant si longtemps et potentiellement ce qui a provoqué leur disparition, pourrait permettre au monde entier d’effectuer des choix plus éclairés quant à l’avenir de la planète, et de notre propre espèce.

Source : American Journal of Applied Science

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