1 adulte sur 5 ne veut pas d’enfants (et ne le regrette pas plus tard), confirme une étude américaine

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| Pixabay
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Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont révélé qu’au Michigan, 1 adulte sur 5 (soit 1,7 million de personnes) ne veut pas d’enfants et ne le regretterait pas plus tard. Ces résultats seraient transposables à l’ensemble des États-Unis, élevant ainsi le chiffre à 50-60 millions de personnes. Quelles sont les causes et les conséquences de cette décision ? C’est ce que les psychologues tentent de décrypter ici.

Dans une étude datant de 2022, des chercheurs de l’Université d’État du Michigan (MSU) ont révélé que 21,6% des adultes dans le Michigan ne souhaitent pas et n’ont pas d’enfants. Ce chiffre représente plus de personnes que la totalité des habitants des neuf plus grandes villes de l’État. Les chercheurs ont fondé leurs résultats sur un sondage auprès de 1500 adultes avec ou sans enfants (biologiques ou non). Étant donné que les différents types de non-parents sont impossibles à distinguer dans les statistiques officielles, l’étude du Michigan serait l’une des premières à recenser spécifiquement les adultes sans enfants.

Il est important de noter que le fait de ne pas avoir d’enfants résulte d’un choix pour ces adultes, qu’il concerne la reproduction ou l’adoption. Ce choix volontaire les distingue des autres groupes de non-parents. Ces groupes comprennent notamment les personnes qui ne sont pas encore parentes, mais envisagent de l’être un jour, ainsi que ceux qui en ont le désir, mais qui pour diverses raisons, ne peuvent le devenir. Les personnes indécises à ce sujet et ambivalentes (qui ne prévoient pas d’en avoir, mais ne savent pas s’ils en ont déjà voulu) font également partie de ce groupe de non-parents, bien distinct donc du groupe « sans-enfants volontaires ».

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La nouvelle étude, parue dans la revue PLOS ONE, complète celle de 2022, avec les mêmes méthodes de sondage, mais cette fois-ci sur de nouveaux échantillons — au total 1000 adultes. Ils ont alors constaté que 20,9% des adultes ne souhaitent pas d’enfants (et n’en ont pas). Cette estimation équivaut sensiblement à la précédente (21,6%) et représente plus de 1,6 million de personnes.

De plus, « de nombreux adultes n’ont pas d’enfants et il ne semble pas y avoir de différences selon l’âge, l’éducation ou le revenu », souligne Zachary Neal, professeur agrégé de psychologie au MSU et coauteur des deux études. Cependant, les adultes s’identifiant en tant qu’homme caucasien et célibataire sont plus susceptibles de ne pas avoir d’enfants.

Les personnes sans enfant font moins de discrimination

À mesure que l’on prend de l’âge, on voit nos amis et d’autres personnes de notre entourage avoir un à un des enfants. Ces visions nous poussent alors à nous demander au moins une fois si l’on ne devrait pas, à notre tour, « passer le cap ». Dans le cas où l’on ne souhaite pas avoir d’enfants (pour des raisons éthiques, financières, pour se consacrer à sa carrière, etc.), nous sommes parfois mal jugés. D’après les chercheurs de la nouvelle étude, les personnes ayant des enfants (ou souhaitant en avoir) feraient en effet davantage de favoritisme ou de discrimination, contrairement à celles sans enfants.

Ces préjugés sont probablement les conséquences de pressions sociales, notamment au niveau des communautés « pronatalistes » (qui encouragent les femmes à avoir des enfants). Certaines personnes se mettent alors à avoir des enfants sans le vouloir. « Les restrictions imposées par les États sur les soins de santé reproductive peuvent obliger de nombreuses personnes à avoir des enfants alors qu’elles n’en veulent pas, ce qui est très préoccupant », estime Neal.

Les psychologues estiment que l’on pourrait désirer un enfant sans forcément le vouloir. Le désir tient en effet d’une pulsion de l’inconscient tandis que le fait de « vouloir » relève davantage du conscient et peut contrôler le désir. Ainsi, dans le cas d’une IVG par exemple, l’on peut consciemment ne pas vouloir l’enfant issu d’une grossesse inconsciemment désirée. De plus, la nouvelle étude démontre qu’une grande partie des adultes parviennent aujourd’hui à « se défaire » de l’influence sociale. Ils décident en effet tôt dans la vie de ne pas avoir d’enfant, s’en tiennent à leur décision sur le long terme et sont parfaitement heureux.

Si les personnes ayant des enfants peuvent penser que ceux qui n’en ont pas pourraient un jour le regretter, « nous n’avons trouvé aucune preuve que les adultes plus âgés sans enfant éprouvent plus de regrets dans la vie que les parents plus âgés », indique Neal. D’après l’expert, les individus avec des enfants seraient même plus susceptibles de ressentir du regret ou de vouloir changer quelque chose dans leur vie de parents.

Des recherches antérieures soutiennent d’ailleurs que nous regretterions davantage de ne pas avoir réalisé notre vision au bénéfice de celle des autres plutôt que l’inverse. De plus, des sondages ont montré qu’un grand nombre de parents regretteraient de l’être, mais n’abordent jamais le sujet car il est considéré comme sensible ou tabou.

Prochainement, les chercheurs de la nouvelle étude comptent analyser comment les restrictions à l’avortement affectent le choix des adultes quant au fait de devenir parent. Les mesures seront également étendues dans d’autres régions des États-Unis.

En ce qui concerne les conséquences de cette tendance, l’augmentation du nombre de personnes sans enfants pourrait avoir des impacts sur la société, notamment en termes de démographie et de soutien aux personnes âgées. Une population vieillissante pourrait nécessiter davantage de services de santé et de soutien social, ce qui pourrait entraîner une pression accrue sur les ressources publiques et les infrastructures.

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