Les technologies de transmission sans fil avancent à grands pas depuis l’arrivée de la 3G. Récemment, un consortium d’entreprises japonaises a conçu un dispositif 6G aux capacités exceptionnelles. Le système a atteint des vitesses de transfert de données allant jusqu’à 100 gigabits par seconde (Gb/s). Opérant dans les fréquences sub-terahertz — entre 100 et 300 GHz, il a maintenu ce débit sur une distance de 100 mètres.
Depuis le déploiement de la 5G en 2019, de nombreuses entreprises de télécommunication sont encore en train de mettre à niveau leurs réseaux 4G. Alors que certains pensent que le potentiel de la 5G n’a pas encore été pleinement exploité, la 6G se prépare déjà à faire son entrée, avec de nombreuses promesses.
Cette nouvelle génération pourrait par exemple jouer un rôle crucial dans le déploiement de l’IA et ses applications (telles que les véhicules autonomes et les robots). Les investissements consacrés au développement de la 6G se chiffrent déjà en dizaines de milliards de dollars, avec l’objectif d’une mise en service d’ici 2030.
Dans ce contexte, des chercheurs japonais ont fait des avancées notables. En février, une équipe a atteint un débit de transmission record de 240 Gb/s sur une distance de seulement 20 mètres. Récemment, une expérience menée par des chercheurs de grandes entreprises technologiques japonaises (notamment Fujitsu, Docomo, NTT et NEC) a permis de transmettre des données à une vitesse certes inférieure (100 Gb/s), mais sur une distance bien plus grande (environ 100 mètres), constituant ainsi une avancée significative. Rappelons que l’année dernière, le record de distance de transmission 6G a été battu par la société LG, qui a atteint les 500 mètres, sans pour autant préciser le débit de transmission.
Jusqu’à 500 fois plus rapide que la 5G
Un débit de 100 Gb/s permet de transférer cinq films en haute définition en une seconde. La technologie est donc environ 20 fois plus rapide que les meilleurs dispositifs 5G et jusqu’à 500 fois supérieure aux vitesses moyennes actuellement offertes par le célèbre opérateur T-Mobile aux États-Unis. Lors de l’expérience, le dispositif a utilisé deux bandes de fréquences distinctes du spectre électromagnétique pour la transmission des données.
En intérieur, le dispositif a utilisé la bande des 100 gigahertz (GHz) pour la transmission des données — une fréquence relativement haute qui permet des transferts de données rapides, mais qui peut être sensible aux obstacles, tels que les murs. En extérieur, l’appareil a opéré dans la bande des 300 GHz. Cette fréquence permet aussi une transmission ultra rapide, mais les signaux y sont également sensibles aux obstacles physiques et peuvent être affectés par les conditions atmosphériques.
Le défi des fréquences élevées
Bien que les recherches sur la technologie 6G avancent rapidement, son déploiement rencontre encore de nombreux obstacles. Les fréquences élevées nécessaires pour le fonctionnement de la 6G posent un défi majeur, car les infrastructures de communication existantes sont principalement adaptées à des fréquences plus basses et ne suffiraient pas pour transmettre et gérer efficacement les signaux 6G. Un déploiement efficace pourrait nécessiter l’installation de nouvelles tours de transmission, de systèmes de relais avancés et peut-être même l’intégration de réseaux de satellites pour garantir une couverture étendue.
De plus, les fréquences plus élevées utilisées par la 6G ont des portées plus courtes et sont facilement affaiblies par divers obstacles physiques ainsi que par les conditions atmosphériques. Il est donc crucial de développer des technologies d’amplification de signal avancées pour maintenir la puissance et la clarté des signaux tout au long de leur parcours. « Les fréquences beaucoup plus élevées de la bande sub-terahertz nécessiteront des dispositifs sans fil entièrement différents, qui sont actuellement développés à partir de zéro », peut-on lire dans le communiqué officiel.