90 % des artistes des studios de films d’animation risqueraient d’être remplacés par l’IA

90 artistes production films animation risquent detre remplaces par lia couv
| Pixabay
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

« Je ne connais pas d’industrie qui sera plus touchée [par l’IA] que les différents axes des médias, du divertissement et de la création », a déclaré le co-fondateur de la société de production DreamWorks SKG, craignant que de nombreux emplois liés aux films d’animation soient remplacés par l’IA. En effet, cette technologie permettra d’accélérer la production en automatisant diverses tâches, améliorera le rendu des images et surtout repoussera les limites de la créativité, allant jusqu’à remplacer certains types d’artistes. Et ce n’est que le début.

À ses débuts, l’animation reposait principalement sur des techniques de dessin manuel, donnant vie à des images en 2D. Cette ère a été marquée par des classiques intemporels du dessin animé. Ensuite, un changement majeur s’est opéré avec l’avènement de l’animation 3D. Des films emblématiques comme « Toy Story » de Pixar ont ouvert la voie, utilisant des technologies avancées pour créer des mondes et des personnages en trois dimensions. Des progrès significatifs ont été réalisés depuis du point de vue matériel et logiciel, permettant des rendus plus rapides et plus complexes. Cette révolution technologique a permis aux animateurs d’expérimenter davantage et d’améliorer la qualité visuelle de leurs créations.

Après l’apparition de l’animation 3D, la capture de mouvement a apporté une nouvelle dimension de réalisme, en transposant les gestes humains dans le monde numérique de manière plus fluide et précise. Et le dernier grand changement dont nous sommes tous témoins actuellement est l’intelligence artificielle, qui a très vite été adoptée dans le secteur de l’animation.

Cependant, comme dans de nombreux autres secteurs, l’arrivée de la technologie est bouleversante et menace de mettre certains au chômage. Jeffrey Katzenberg, co-fondateur de la société de production DreamWorks SKG, craint le pire en estimant que 90 % des artistes risquent d’être remplacés par l’IA. Il a partagé son opinion sur le sujet dans le cadre d’une émission télévisée de Bloomberg il y a quelques semaines.

De grands changements et des pertes d’emplois

Au cours de la dernière décennie, la technologie a largement amélioré les médias, et particulièrement l’industrie de l’animation. Cette évolution rapide a affecté la manière dont le contenu est créé, distribué et consommé. Mais les changements qui seront apportés par l’IA au cours de la prochaine décennie seront dix fois plus importants, estime Jeffrey Katzenberg.

De façon similaire aux autres technologies que l’industrie de l’animation a adoptées, l’IA deviendra un outil courant et largement accepté dans la création de films d’animation, selon lui. Toutefois, si elle apporte son lot d’améliorations dans le domaine, elle risque aussi de remplacer de nombreux artistes, affirme le co-fondateur de DreamWorks.

Katzenberg a expliqué qu’actuellement, la production de films d’animation de classe mondiale nécessite environ 500 artistes travaillant pendant cinq ans. Cependant, ce besoin en main-d’œuvre pourrait considérablement diminuer. Il estime que dans trois ans, la production de tels films nécessitera moins de 10 % de cette quantité de travail humain, laissant les 90 % restants au chômage.

Mais quelles sont les utilités de l’IA dans l’animation ?

Dans le monde de l’animation, l’IA allège le fardeau des tâches répétitives, offrant ainsi aux animateurs plus de temps pour se consacrer à la créativité. La production devient non seulement plus rapide, mais peut aussi gagner en précision, surtout dans la création d’effets et de textures réalistes.

L’apport le plus notable de l’IA dans l’animation est peut-être sa capacité à ouvrir des horizons créatifs jusque-là inexplorés. Katzenberg suggère par ailleurs que son utilisation pourrait conduire à de nouvelles formes d’art, de narration et de production médiatique. L’IA est capable de créer des concepts et des visuels qui auraient été difficiles, voire impossibles à réaliser auparavant.

Néanmoins, au cours de son interview, Katzenberg ajoute une note positive. Il insiste effectivement sur le fait que la créativité et les compétences humaines resteront toujours essentielles et seront toujours sollicitées. Même si l’IA peut prendre en charge de nombreux aspects techniques et répétitifs de la production, l’aspect créatif et novateur devra toujours être alimenté par l’esprit humain.

Laisser un commentaire