Neuralink est probablement la startup la plus connue pour la conception d’interfaces cerveau-machine (BCI), mais elle n’est pas la seule sur ce créneau. L’industrie des implants cérébraux suscite un intérêt croissant, même si aucune entreprise n’a encore obtenu l’autorisation de commercialiser son produit. Tous les dispositifs des startups du secteur sont aujourd’hui en phase de développement ou de test. L’entreprise Synchron, de son côté, a déjà franchi des étapes significatives dans la mise au point de son implant et en est à la phase des essais sur l’homme. Dans un cadre expérimental, plusieurs individus utilisent le BCI de Synchron, et l’un d’entre eux parvient désormais à interagir par la pensée avec Alexa, l’assistant virtuel d’Amazon.
L’implant de Synchron, baptisé Stentrode, se distingue par son mode d’insertion peu invasif. Le dispositif est introduit dans la veine jugulaire (une veine du cou reliant le cerveau au cœur) via un cathéter et positionné à proximité du cortex.
Le Stentrode est constitué de nombreuses électrodes intégrées dans un petit tube appelé stent, qui maintient la veine ouverte pour assurer une bonne circulation sanguine. Avec le temps, les cellules du corps entourent les électrodes, formant ainsi une sorte d’ancrage naturel qui fixe solidement le dispositif.
Pour fonctionner, les électrodes captent les signaux neuronaux et les transmettent à une autre unité implantée sous la poitrine, en passant par la veine jugulaire. Cette unité est connectée à un récepteur externe qui renvoie les signaux vers d’autres appareils (ordinateur, téléphone, tablette, etc.).
Contrôler Alexa par la pensée ?
À ce jour, dix patients, aux États-Unis et en Australie, portent cet implant dans un cadre expérimental. Parmi eux, Mark, un homme de 64 ans atteint de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Sa maladie lui a fait perdre l’usage de ses mains et de ses bras, mais il peut encore parler et marcher. D’après l’annonce de l’entreprise, Mark est désormais capable d’interagir avec Alexa sans parler. Tout se fait par la pensée.
Mark a pu contrôler une tablette Fire et accomplir diverses tâches comme lancer la lecture de musique, allumer et éteindre les lumières ou encore gérer ses caméras de sécurité. Ce n’est pas sa première réussite : il avait déjà manipulé un iPad, un iPhone et un ordinateur. Plus récemment, il a testé l’Apple Vision Pro, normalement destiné à un usage manuel. Toutefois, Mark note que l’expérience n’est pas toujours fluide.
Vers une plus grande autonomie
Si le patient peut encore parler, pourquoi contrôler Alexa par la pensée ? Cette possibilité est intéressante même dans ce cadre, car la parole implique que les commandes peuvent être entendues par d’autres, compromettant la confidentialité. Par exemple, pour des recherches personnelles sur le web, le contrôle par la pensée peut être un réel atout.
Enrichir les capacités technologiques augmente aussi l’indépendance du patient, normalisant son quotidien sans dépendre d’appareils d’assistance spéciaux. « Il est difficile d’imaginer vivre dans notre monde moderne sans la possibilité d’accéder ou de contrôler des appareils connectés comme les produits Alexa et Echo d’Amazon, qui sont si présents dans ma vie quotidienne », confirme Mark.