La plus puissante éruption solaire depuis 2017, dirigée vers la Terre, a eu lieu hier

Elle pourrait déclencher des aurores spectaculaires d’ici demain ou dimanche.

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Image de l'éruption solaire d'hier (le flash lumineux au centre), capturée par l'observatoire de la dynamique solaire (SDO) de la NASA. | NASA/SDO
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La plus puissante éruption solaire depuis 2017 et du cycle solaire actuel (le 25e) s’est produite hier après-midi à 14h10 (heure de France) et était dirigée directement vers la Terre. Émanant de la région de taches solaires AR3842, elle a provoqué des pannes radio à ondes courtes dans toute l’Europe et l’Afrique. On estime que l’éjection de masse coronale qui en résulte atteindra notre atmosphère au cours des prochaines heures et déclenchera peut-être des aurores spectaculaires d’ici le 5 ou 6 du mois.

Les éruptions solaires se produisent suite à l’accumulation d’énergie au niveau de zones de champ magnétique intense, notamment les taches solaires. Leur fréquence d’apparition varie en fonction du cycle solaire — s’étalant sur une période de 11 ans et caractérisé par une phase d’activité croissante puis décroissante. Lorsque ce cycle est près de son minimum, les éruptions se produisent moins d’une fois par semaine, tandis qu’elles se produisent plusieurs fois par jour lorsque le maximum solaire est proche.

Elles sont catégorisées en fonction de leur intensité, les plus faibles étant celles de catégorie A tandis que les plus puissantes sont de catégorie X. Entre les deux se trouvent les catégories B, C et M, cette dernière étant 10 fois moins puissante que la catégorie X. Elles sont ensuite suivies d’un chiffre allant de 1 à 10 (à l’exception de la catégorie X, qui peut aller au-delà) afin d’indiquer la force relative de l’éruption.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Les éruptions de catégorie X10 ou plus se produisent environ 8 fois par cycle solaire, tandis que celles de catégorie M peuvent se produire plus de 2 000 fois par cycle. D’après la NASA, l’éruption la plus puissante jamais enregistrée était de catégorie X45 et s’est produite en 2003. Toutefois, cette estimation est hypothétique, car elle était si intense qu’elle a surchargé les capteurs de mesure.

Étant donné que le Soleil traverse actuellement la période d’activité maximale de son 25e cycle, les éruptions solaires de catégorie X sont plus fréquentes. L’éruption de catégorie X9 d’hier était la plus intense enregistrée depuis 2017 et également la plus puissante du cycle solaire actuel. Les plus puissantes enregistrées en 2017 étaient de catégorie X13.3 et X11.8 et se sont produites au cours de la phase de déclin du cycle solaire précédent. Les puissantes éruptions du cycle actuel pourraient ainsi également indiquer sa phase de déclin.

D’après le Space Weather Prediction Center (SWPC), elle a émané du groupe de taches solaires AR3842, qui a également déclenché une puissante éruption de catégorie X7.1 vendredi dernier. Bien que cette dernière ait provoqué une éjection de masse coronale (CME), elle était relativement modeste et n’a pas eu beaucoup d’impacts sur nos dispositifs de communication et nos réseaux électriques. Celle d’hier, en revanche, pourrait peut-être provoquer une importante tempête géomagnétique.

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Carte des pannes radio à ondes courtes du Centre de prévision météorologique spatiale de la NOAA. © NOAA

Une potentielle tempête géomagnétique de niveau G3

L’éruption d’hier a provoqué des pannes radio à ondes courtes en Europe et en Afrique, en raison du flux de rayonnement solaire qui a atteint la Terre, ionisant la haute atmosphère. Cette ionisation crée en effet un environnement trop dense pour la circulation des signaux radio à ondes courtes (qui facilitent les communications longue distance). En traversant les couches atmosphériques ionisées, elles perdent de l’énergie en raison de la collision accrue avec des électrons.

La CME qui résulte de l’éruption se dirige actuellement vers la Terre. Les CME transportent des flux de particules ionisées à haute énergie qui, en entrant en collision avec la magnétosphère terrestre, déclenchent des tempêtes géomagnétiques. Au cours de ces phénomènes, les ions interagissent avec les particules présentes dans l’atmosphère, libérant ainsi de l’énergie sous forme de lumière, donnant lieu à des aurores.

D’après les prévisions de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), elle pourrait déclencher une tempête géomagnétique de niveau G3 d’ici demain au plus tard. La saison est en effet particulièrement propice à ces tempêtes, car pendant l’équinoxe d’automne (ainsi que celui du printemps), le champ magnétique terrestre est orienté d’une façon qui le rend plus influençable par celui du Soleil. Cela implique en outre que le vent solaire s’écoule plus facilement dans notre atmosphère, selon un phénomène appelé « effet Russell-McPherron ».

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Carte des prévisions d’aurores pour ce soir et demain soir. © NOAA/SWPC

Des aurores spectaculaires pourraient ainsi être attendues soit en fin de journée demain, soit en début de journée du 6 octobre. Toutefois, leur apparition reste difficile à prévoir, la météo spatiale étant sujette à de potentielles fluctuations majeures. L’heure d’arrivée des CME est soumise à une incertitude de 12 à 20 heures. On en saura donc davantage au cours des prochains jours. Les dernières informations de prévision d’aurores sont disponibles sur le tableau de bord du SWPC.

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