OpenAI, pour le plus grand bonheur de ses investisseurs et utilisateurs, ne cesse d’améliorer ses services. Parmi les innovations les plus récentes, les nouveaux modèles o1 se distinguent déjà auprès d’entreprises diverses. Selon un haut responsable de la firme, ces produits ont permis de réduire drastiquement le coût d’une tâche dans un cabinet d’avocats, le faisant passer de 8 000 à seulement 3 dollars. Bien que cette avancée soit une aubaine pour les utilisateurs, elle menace de précariser certains métiers.
Le 12 septembre 2024 restera une date importante pour OpenAI, marquée par le lancement de sa nouvelle gamme de produits o1. Ces outils, baptisés o1-preview et o1-mini, sont désormais disponibles sur la plateforme ChatGPT. Lors de l’événement Summit Ray 2024, Kevin Weil, Chief Product Officer (CPO) d’OpenAI, a mis en lumière les capacités remarquables de ces modèles, insistant sur leur faculté à raisonner de manière exceptionnelle.
L’évolution des modèles GPT repose principalement sur l’augmentation de la puissance de calcul et l’élargissement des données de pré-entraînement. Chaque nouvelle version surpasse ainsi son prédécesseur en matière de connaissances emmagasinées et de fiabilité de réponse. Les modèles o1, toutefois, transcendent cette approche traditionnelle en intégrant un « processus de pensée » dynamique. Ils ne se contentent pas de réagir à partir de données pré-établies, mais s’engagent dans une réflexion active, formulant et testant des hypothèses qu’ils ajustent au besoin. « La différence avec le modèle o1, c’est sa capacité à raisonner », souligne Weil. « Il ne se contente pas de fournir une réponse, il réfléchit, élabore des hypothèses, les teste puis les vérifie ou les invalide pour en développer de nouvelles ».
D’après le dirigeant, ces nouveaux modèles sont parfaitement adaptés à des tâches de recherche scientifique complexes. Par exemple, dans le domaine de la recherche sur le cancer, où les solutions nécessitent des analyses approfondies, leur utilisation pourrait se révéler précieuse. Ces efforts reflètent l’engagement d’OpenAI à repousser sans cesse les limites de l’intelligence artificielle. En gagnant en capacité, ces produits renforcent l’omniprésence croissante de l’IA dans divers secteurs, impactant inévitablement de nombreux métiers.
Une réduction spectaculaire des coûts
L’essor de l’intelligence artificielle, illustré par l’arrivée de ChatGPT, annonçait un bouleversement considérable du monde professionnel. De nombreux métiers ont déjà subi des transformations inéluctables. Dans un rapport de Janine Berg, économiste à l’Organisation internationale du Travail de l’ONU, il est estimé que l’IA pourrait automatiser près de 75 millions d’emplois.
Au-delà des aspects techniques, la technologie influe considérablement sur les coûts. Weil a lui-même souligné le potentiel des nouveaux modèles d’OpenAI, les o1, à réduire drastiquement les dépenses. Il a cité l’exemple d’un cabinet d’avocats ayant économisé 8 000 dollars pour une tâche spécifique grâce aux nouveaux modèles. Cette dernière consistait à rédiger un mémoire juridique. Effectuée en seulement quelques minutes par o1, elle n’a coûté que 3 dollars au cabinet.
Vers une pression sur les prix ?
Si de telles situations venaient à se multiplier dans d’autres secteurs — ce qui semble inévitable, les prestataires de services majoritairement administratifs seraient les premiers à en pâtir. La capacité de l’IA à exécuter des tâches à moindre coût exerce d’ores et déjà une forte pression sur les tarifs traditionnels. Justifier des prix élevés deviendra de plus en plus difficile, contraignant les acteurs du marché à s’aligner sur des tarifs dérisoires pour rester compétitifs. En conséquence, une tendance générale à la baisse des prix mettra progressivement de nombreux métiers en péril.
Ironiquement, OpenAI réaffirme son engagement à améliorer l’accessibilité de ses produits. Selon Weil, l’entreprise ambitionne d’enrichir les fonctionnalités de la version gratuite pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Pour certains secteurs, cela pourrait annoncer un risque accru de perte d’emploi.