L’IA a engendré de grands bouleversements dans pratiquement tous les domaines, y compris l’enseignement supérieur et universitaire. Cela a donné lieu à de nouvelles dynamiques à la fois pour l’apprentissage et l’enseignement. Cependant, l’intégration de la technologie dans le système académique étant un processus délicat, des préoccupations émergent quant à la performance des étudiants et l’intégrité académique. Son utilisation intensive pourrait-elle donner lieu à une génération « d’assistés cognitifs » ? Nous avons sollicité l’avis d’experts pour explorer la question.
Sections principales de l’article :
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- Des opportunités d’apprentissage adaptatif et personnalisé ?
- Un risque de diminution de la pensée autonome et d’augmentation de la malhonnêteté académique
- Des évaluations automatisées et personnalisées en fonction des étudiants
- Efforts de réglementation en cours
La dépendance croissante aux technologies a fait que les modèles traditionnels d’éducation sont devenus insuffisants pour soutenir le secteur. En réponse aux besoins des étudiants et des éducateurs, les entreprises spécialisées en technologies éducatives (EdTech) connaissent une croissance exponentielle. Selon Global Market Insights, l’an dernier, près de 30 EdTech licornes (jeunes entreprises de moins de 10 ans, non cotées en bourse et valorisées à plus d’un milliard de dollars) ont atteint une valeur cumulée de 89 milliards de dollars.
Cette croissance fulgurante est principalement attribuée à l’arrivée de l’IA dans le domaine de l’éducation. La valeur du marché des outils d’IA dédiés à l’éducation dans son ensemble a atteint 4 milliards de dollars en 2022 (c’est-à-dire au moment de la sortie de ChatGPT) et devrait connaître un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 10 % entre 2023 et 2032. Le secteur des solutions d’IA dédiées à l’éducation pourrait connaître une CAGR de 20 % sur la même période. Celles basées sur le cloud computing pourraient atteindre une croissance de 30 % d’ici 2032, tandis que celles basées sur le traitement du langage naturel atteindraient une valeur de 20 milliards de dollars d’ici la même période.
Alors que ces outils ont été développés dans le but d’appuyer et stimuler le secteur, des préoccupations émergent quant à leur utilisation non conforme à l’éthique. « Tous les cas [d’utilisation] sont potentiellement appropriés ou inappropriés », explique à Trust My Science Daniel Alexander Lee, chercheur post-doctorant à la Faculté des arts, du commerce, de droit et d’économie et de l’École d’éducation de l’Université d’Adelaïde (en Australie). « La question n’est pas de savoir si l’IA est utilisée ou non, mais comment et pourquoi, et si l’utilisation est transparente et modérée », ajoute-t-il en réponse à nos questions.