Un patch biologique à base de cellules cardiaques renforce et répare le cœur en insuffisance avancée

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Déjà implanté chez une quinzaine de patients, un nouveau patch biologique pourrait considérablement améliorer le traitement de l’insuffisance cardiaque avancée. Conçu à partir de cellules cardiaques cultivées en laboratoire, il aide le cœur à se contracter plus efficacement tout en favorisant la réparation du muscle cardiaque.

L’insuffisance cardiaque peut résulter de pathologies ou événements divers : infarctus du myocarde, hypertension artérielle, maladies coronariennes, cardiomyopathies ou encore valvulopathies. Cette affection, qui altère la capacité du cœur à pomper le sang de manière adéquate, se manifeste par des symptômes variés : essoufflement, fatigue excessive, œdèmes, prise de poids rapide, toux persistante ou palpitations.

Dans les formes les plus graves, les options thérapeutiques restent limitées. Parmi elles, l’implantation d’un dispositif d’assistance ventriculaire peut assurer une fonction de pompage artificielle, mais au prix de complications potentielles.

Une équipe du Centre médical universitaire de Göttingen, en Allemagne, explore une nouvelle approche : un patch implantable, directement appliqué sur le cœur. Ce dispositif, composé de cellules cardiaques capables de se contracter, vise non seulement à renforcer l’activité cardiaque, mais aussi à remusculariser le cœur, c’est-à-dire à réparer le muscle cardiaque en restaurant partiellement sa fonction contractile et en s’intégrant au tissu natif. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans la revue Nature.

Un dispositif conçu à partir de cellules musculaires cardiaques

Pour concevoir le patch cardiaque, les chercheurs ont d’abord prélevé des cellules sanguines humaines, idéalement issues d’un donneur. Ces cellules ont été « reprogrammées » pour devenir des cellules souches pluripotentes, capables de se différencier en plusieurs types cellulaires.

Ils ont ainsi pu obtenir, d’une part, des cellules musculaires cardiaques responsables des contractions du myocarde, et d’autre part, des cellules du tissu conjonctif, qui assurent un rôle de soutien structurel. Le tissu cardiaque ainsi reconstitué présente des caractéristiques comparables à celles du cœur d’un enfant de huit ans, indique l’étude.

L’ensemble est ensuite intégré à un gel de collagène. Le patch est ensuite implanté par chirurgie mini-invasive. Il s’adresse aux patients atteints d’une insuffisance cardiaque sévère en soins palliatifs, dont le taux de mortalité atteint 50 % dans les douze mois.

Des essais cliniques prometteurs

Un premier essai a été mené sur une patiente de 46 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque avancée. Quelques mois après l’implantation du patch, elle a bénéficié d’une transplantation cardiaque, permettant aux chercheurs d’examiner directement l’organe retiré. Leur analyse a révélé une amélioration de l’apport sanguin et une bonne intégration du greffon au tissu cardiaque natif.

Des tests ont également été réalisés sur des primates atteints d’insuffisance cardiaque. Après l’implantation du patch, une amélioration significative des fonctions cardiaques a été observée, avec une augmentation de la capacité de contraction du myocarde et une meilleure fraction d’éjection, des indicateurs clés de la récupération du muscle cardiaque.

Chez d’autres primates en bonne santé, l’objectif était de vérifier l’innocuité du dispositif. Les résultats montrent qu’il n’a pas entraîné d’effets indésirables graves : aucun trouble du rythme cardiaque ni formation tumorale n’a été détecté. L’analyse histologique et l’imagerie par résonance magnétique ont confirmé la vascularisation fonctionnelle du patch et sa rétention cellulaire sur une période allant jusqu’à six mois, ce qui suggère un bénéfice thérapeutique durable.

À ce jour, quinze patients ont reçu l’implant et font l’objet d’un suivi clinique pour évaluer les effets du traitement à moyen terme. Selon les chercheurs, les bénéfices du patch ne deviennent réellement perceptibles qu’entre trois et six mois après l’intervention.

Si ces premiers résultats sont encourageants, certains experts soulignent toutefois la nécessité d’études complémentaires, notamment pour évaluer la maturité des cellules implantées et la durabilité des effets thérapeutiques.

Source : Nature

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