Dormir plus le week-end aide votre corps à récupérer d’une semaine difficile, pourrait avoir des conséquences bénéfiques sur votre état de santé général et, augmenter votre espérance de vie. En tout cas, c’est ce qu’une récente étude démontre.
Une recherche incluant plus de 38’000 participants adultes, a montré que le taux de mortalité chez les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen dormant moins de cinq heures par nuit, était plus élevé de l’ordre de 52% par rapport à ceux qui dorment 6-7 heures par nuit (groupe de référence). Tandis que les participants qui rattrapaient ce manque de sommeil pendant le week-end, ne montraient pas d’augmentation du taux de mortalité par rapport au groupe de référence.
Attention tout de même aux mauvaises interprétations. Cette étude ne prouve pas que « rattraper » son sommeil le week-end soit suffisant pour se remettre des conséquences d’éventuels surmenages ou d’un lourd manque de sommeil pendant la semaine. Mais l’un des membres de l’équipe de recherche, Torbjörn Åkerstedt de l’Université de Stockholm (Suède), affirme que ces résultats offrent des possibilités intéressantes.
« L’hypothèse est que le sommeil du week-end peut être un sommeil de rattrapage », a déclaré Åkerstedt à The Guardian. Il précise tout de même que pour le moment, ce n’est qu’une hypothèse de travail.
Bien que par le passé, nous ayons pu voir beaucoup d’études sur la relation entre le sommeil et la santé, l’équilibre entre ce dernier durant la semaine et durant le week-end, n’a pas souvent été pris en compte. C’est donc principalement pour cette raison que les chercheurs ont voulu consacrer cette étude à cette question spécifique. Au total, cela a impliqué l’utilisation de données provenant de plus de 38’000 participants. Ces derniers étaient chargés d’indiquer leurs heures de sommeil pendant les jours ouvrables ainsi que pour les jours de repos.
L’équipe a également utilisé des modèles statistiques pour éliminer les influences telles que le sexe, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, la consommation d’alcool ainsi que les différences entre fumeurs et non fumeurs.
Les « petits dormeurs » de l’échantillon impliquant des personnes âgées de moins de 65 ans, soit celles qui dormaient moins de cinq heures par nuit (semaine et week-end) présentaient un taux de mortalité 52% plus élevé que le groupe de référence (6-7 heures par nui). Le calcul du taux de mortalité est basé sur les enregistrements de décès sur une période de 13 ans, mais il est important de noter que les habitudes de sommeil n’ont été mesurées qu’une seule fois, au début de cette période.
Cependant, les chercheurs rapportent que « le taux de mortalité des personnes dormant moins pendant la semaine, mais qui récupèrent pendant les week-ends en dormant au moins 7-8 heures, ne différait pas de celui du groupe de référence ». Cette différence du taux de mortalité était également inexistante pour les personnes de plus de 65 ans. En effet, pour cette tranche d’âge supérieure, aucun lien n’a été montré entre la durée du sommeil et la mortalité. Selon les chercheurs, cela peut provenir du fait qu’ils seraient peut-être moins sensibles à un sommeil plus court.
D’ailleurs, il existe une autre conclusion intéressante : les individus ayant dormi plus de neuf heures par nuit ont également présenté un taux de mortalité plus élevé que le groupe de référence. Selon les auteurs de l’étude, cela est peut-être dû au fait que passer plus de temps au lit peut être le reflet d’éventuels problèmes de santé sous-jacents.
Avec un échantillon de taille raisonnable, et une différence marquée dans les taux de mortalité précoce pour ceux qui ne rattrapent pas leur sommeil le week-end, cette recherche mérite d’être prise au sérieux. Cependant, comme cela a été mentionné, l’étude n’a pas bénéficié d’un suivi sur le long terme, et ne tient donc pas compte d’éventuels changements du sommeil au fil du temps. De ce fait, elle peut ne pas être représentative de la population globale.
Concernant la critique d’autres chercheurs experts du domaine, la plupart ont déclaré que l’étude était très intéressante, mais que davantage de recherches sont nécessaires avant que nous puissions avoir une idée plus précise sur comment un sommeil plus long le week-end peut compenser un déficit en semaine.
Michael Grandner de l’Université de l’Arizona, qui n’était pas impliqué dans l’étude, a cependant voulu mettre en garde contre le recours au week-end pour recouvrer un déficit de sommeil. Il a en effet expliqué que cela pourrait être comparé au fait de manger une salade après plusieurs hamburgers : c’est certainement plus sain, mais pas suffisant pour compenser tous les effets néfastes de vos mauvais repas précédents.
Le meilleur conseil que l’on puisse vous donner est donc de connaître la « quantité » de sommeil dont vous avez besoin (les experts recommandent entre sept et neuf heures par nuit, selon les individus). Une fois que vous avez déterminé le nombre d’heures idéal, contraignez-vous à le respecter. Cependant, si vous manquez de sommeil pour une raison ou une autre, n’hésitez pas à exploiter vos jours de congé pour rétablir un certain équilibre. La recherche a été publiée dans le Journal of Sleep Research.