Environ un tiers des adultes ne dorment pas suffisamment. Et cette privation de sommeil a des effets sur le cerveau et l’organisme dans sa totalité. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise entre 7 et 9 heures de sommeil par nuit, et de très nombreuses recherches ont montré que, en dessous de ce seuil, des troubles organiques et cognitifs font irrémédiablement leur apparition.
Nous ne sommes pas tous égaux devant les besoins en sommeil. Certaines personnes peuvent en effet se contenter de six heures de sommeil par nuit sans présenter d’effets négatifs notables. Tandis que d’autres, au contraire, peuvent avoir besoin de 10 ou 11 heures de sommeil pour récupérer toutes leurs facultés.
Les médecins préconisent en moyenne un sommeil de 7 à 9 heures pour les adultes, et de 8 à 10h pour les enfants, dont le temps de récupération est plus élevé. La privation de sommeil, qu’elle provienne de troubles du sommeil ou d’un rythme de vie incompatible avec de longues nuits, est fortement associée à la dégradation de plusieurs processus organiques et cognitifs.
La privation de sommeil est liée à un risque plus élevé de certains cancers
La privation de sommeil et les horaires de sommeil perturbés ont été associés à un risque accru de plusieurs cancers, notamment les cancers du côlon et du sein.
La peau ne guérit pas aussi bien lorsque l’on est fatigué, entraînant son vieillissement accéléré
Selon une étude de l’Université du Wisconsin, une mauvaise qualité de sommeil est fortement corrélée à des problèmes de peau chroniques. Des études ont également révélé que lorsque la peau est endommagée par le soleil ou d’autres facteurs, elle ne guérit pas aussi bien chez les personnes qui dorment mal, de sorte que ces personnes finissent par présenter davantage de signes de vieillissement cutané.
Les personnes fatiguées ont plus de difficulté à contrôler leurs impulsions, pouvant conduire à un comportement nocif pour l’organisme et à une prise de poids
Les personnes qui ne dorment pas assez ont plus de difficulté à résister aux aliments riches en calories, sont attirées par les repas déséquilibrés et ont de la difficulté à contrôler leurs pulsions. Les chercheurs pensent que les déséquilibres hormonaux résultant de la privation de sommeil en sont responsables, car ils sont liés à un indice de masse corporelle élevé et à l’obésité.
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et se sentir seul rend plus difficile une bonne nuit de
sommeil
Les chercheurs ont constaté que les jeunes adultes privés de sommeil sont moins susceptibles de nouer des liens sociaux avec d’autres personnes et que les personnes qui signalent un sommeil médiocre ont également tendance à se sentir plus seules. Pour aggraver les choses, les personnes qui se sentent seules ne dorment pas aussi bien, entraînant une sorte de cercle vicieux.
Le sommeil rend plus difficile l’apprentissage et perturbe la mémoire à court terme
La somnolence a longtemps été un problème pour les étudiants. Retarder l’heure de début des cours d’une heure pour les collégiens augmente considérablement les résultats aux tests standardisés, ce qui peut avoir un effet encore plus marqué sur les adolescents, qui ont naturellement tendance à avoir des besoins en sommeil plus conséquents.
Mais il n’y a pas que les adolescents et les enfants — la privation de sommeil altère également la mémoire à court terme des adultes. Plusieurs études ont montré que les adultes privés de sommeil ont plus de difficulté à se souvenir des mots qu’ils ont appris, et ont également plus de difficulté à améliorer les compétences nouvellement acquises.
La privation de sommeil à long terme semble également endommager la mémoire à long terme
Les perturbations du sommeil chez les personnes âgées peuvent entraîner des modifications structurelles du cerveau associées à une altération de la mémoire à long terme. Des déficits de la mémoire liés au sommeil ont également été observés dans la population adulte générale — dès 1924, les chercheurs ont remarqué que les personnes qui dormaient plus oubliaient moins facilement.
Un nombre croissant de preuves relie le mauvais sommeil
aux signes de la maladie d’Alzheimer
Plusieurs études ont montré que le sommeil aide à éliminer, dans le cerveau, la protéine bêta-amyloïde qui peut s’accumuler pendant que vous êtes éveillé. Cette protéine est fortement associée à la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs affirment qu’un manque de sommeil peut entraîner un cercle vicieux, car plus il y a de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau, plus il est difficile de parvenir à un état d’élimination protéique en profondeur. Les personnes dont les horaires de sommeil sont plus perturbés ont tendance à avoir plus de protéines bêta-amyloïdes accumulées.
Le risque de maladie cardiaque augmente avec la
privation de sommeil
Il existe de nombreuses preuves que la privation de sommeil a un effet nocif sur le cœur. Lorsque les chercheurs ont gardé des volontaires éveillés pendant 88 heures, leur tension artérielle a significativement augmenté. Même les participants qui avaient le droit de dormir quatre heures par nuit montraient une fréquence cardiaque élevée par rapport à ceux qui avaient dormi huit heures. Les concentrations de protéine C-réactive, marqueur du risque de maladie cardiaque, augmentent également chez les personnes totalement ou partiellement privées de sommeil.
La somnolence mène à l’irritabilité
Les personnes se sentent… (suite à la page suivante)