Un nouveau moyen de contraception sous forme de gel, agissant sur les hormones et qui devrait assurer une stérilité sur plusieurs jours, a été développé par une équipe de recherche issue d’une collaboration. Les essais cliniques sont en cours.
« Dans le monde, 85 millions de grossesses (soit 40% de toutes les grossesses) par an sont non planifiées, ce qui contribue à une incidence plus élevée d’effets indésirables sur la santé des femmes et des nourrissons ». C’est ce qu’a déclaré le « Population Council », une organisation non gouvernementale américaine.
Les préservatifs et la vasectomie sont depuis des décennies les méthodes classiques de contraception. Alors que l’un protège le temps d’un rapport et l’autre stérilise de manière permanente, de nombreux chercheurs ont tenté de développer d’autres formes de contraception pour hommes, protégeant sur le long terme sans causer une stérilité définitive, en vain.
Cependant, des chercheurs de l’Université de Washington et de l’Université de Californie sont en train d’effectuer des tests d’une forme de contraception innovante, qui se fait par application d’un gel. Ces recherches ont été menées et financées par les National Institutes of Health (NIH) et le Population Council.
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Le gel contient comme principe actif la nestorone, une composé progestatif (ayant une action très similaire à la progestérone) contenant de l’acétate de segestérone, et qui est associé à la testostérone. Il inhibe la synthèse de testostérone par les testicules, diminuant ainsi la quantité de sperme. L’acétate de segestérone est déjà employé comme contraceptif hormonal ainsi que pour traiter les femmes souffrant d’endométriose.
« Le potentiel de ce nouveau gel est énorme. Il existe une perception erronée selon laquelle les hommes ne sont pas intéressés par les outils permettant de contrôler leur propre fertilité, voire en ont peur. Nous savons que ce n’est pas le cas », déclare le Dr. William Bremner de l’Université de Washington, membre de l’équipe de test.
Pour observer si le gel prévient efficacement les grossesses, plus de 420 couples participent aux tests cliniques. Une fois par jour, les hommes doivent appliquer le gel sur les épaules et le dos durant une période allant de 4 à 12 semaines. Les scientifiques observent la qualité et la quantité du sperme, ainsi que la tolérance et les effets secondaires.
Si la quantité de sperme ne diminue pas chez certains participants, le traitement est prolongé jusqu’à 16 semaines. Une fois qu’il a atteint le niveau désiré, les hommes doivent effectuer une phase d’essai de 52 semaines, où ils ne peuvent utiliser que le gel comme méthode de contraception.
Après cette année d’essai, ils devront également s’abstenir du gel pendant 24 semaines, et divers paramètres comme la qualité, la quantité de sperme, ainsi que leurs hormones, sont mesurés. L’étude devrait se terminer en juillet 2021.
« Beaucoup de femmes ne peuvent pas utiliser de contraception hormonale et les méthodes de contraception masculine se limitent à la vasectomie ou aux préservatifs. Une méthode de contraception masculine sûre, très efficace et réversible répondrait à un besoin de santé publique important », explique Diana Blithe, investigatrice du projet.
Néanmoins, si le gel démontre son efficacité et est approuvé sur le marché, le préservatif restera toujours un moyen de contraception conseillé, le gel ne protégeant aucunement contre les maladies sexuellement transmissibles. Mais il reste envisageable d’utiliser ces 2 méthodes simultanément pour réduire les chances de grossesses.