Chaque année, nous perdons des espèces animales, et ce, à jamais. Comme nous débutons 2019, nous mettons aujourd’hui en lumière les espèces qui vous ne risquez plus jamais de croiser dans la nature. Ni toutes les générations futures d’ailleurs.
Aujourd’hui nous vous présentons donc un tribut à toutes les espèces animales qui sont maintenant officiellement considérées comme éteintes.
La première notice nécrologique concernant la faune appartient à l’Ara de Spix. Cet oiseau au plumage bleu n’existe en effet plus dans la nature depuis des dizaines d’années maintenant, mais elle a été officiellement classée comme éteinte en 2018. Une centaine d’individus subsistent encore, mais uniquement en captivité. Tout comme les Ara de Spix, les anabate d’Alagoas, les cichlocolaptes mazarbarnetti et les po-o-uli masqué (toutes étant des espèces d’oiseaux), se sont éteints.
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Une étude récente réalisée par des biologistes de BirdLife International a estimé la probabilité de survie de ces espèces à un minimum de 0.1 : soit un niveau suffisamment bas pour faire passer ces espèces de « danger critique d’extinction » à « éteintes », sur la Liste Rouge de l’UICN.
« Les activités humaines sont le moteur ultime de pratiquement toutes les extinctions récentes », a déclaré Stuart Butchart, scientifique en chef chez BirdLife International. « Il est certain que le taux des extinctions sur les continents est plus élevé que jamais, et que ce taux continuera d’augmenter sans de grands efforts de conservation », a-t-il ajouté.
En 2018, le Puma concolor cougar (une sous-espèce de puma) a été officiellement déclaré éteint.
Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord au monde est mort, ramenant la population mondiale de l’espèce à seulement deux individus femelle.
De plus, pour de nombreux autres animaux, comme les 12 petits marsouins du Pacifique vivants restants, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne disparaissent totalement.
« Nous sommes sur le point de perdre les marsouins. L’extinction totale de l’espèce pourrait survenir l’année prochaine, voire même cette année », a déclaré Sea McKeon, professeur de biologie au St Mary’s College of Maryland, et co-animateur de The Naturalist Podcast.
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Non seulement nous sommes en train d’éliminer certaines des espèces les plus récemment découvertes (comme l’orang-outan Tapanuli, découvert en 2017 et menacé de disparition à cause de l’industrie (huile de palme)), mais nous en décimons également des plus anciennes.
Les salamandres géantes de Chine, véritables « fossiles vivants » dont les ancêtres parcouraient la Terre aux côtés de stegosaurus et des diplodocus, sont également sur le point de disparaître. Tout comme certaines autres espèces de raies et de requins, qui ont pourtant survécu sur Terre durant plus de 250 millions d’années…
L’année dernière, les girafes ont également été déclarées en danger critique d’extinction pour la première fois, et presque tous les lémuriens de la planète sont à présent condamnés. Les insectes sont également particulièrement en danger.
Il faut savoir que nous avons perdu 97% des papillons monarques occidentaux aux États-Unis, et les populations d’insectes d’Amérique du Sud déclinent également rapidement. « Les insectes alimentent le monde de manière réelle – ils le font fonctionner. Mais leur nombre diminue radicalement… Cela devrait effrayer les gens », a expliqué McKeon.
Heureusement, tout espoir n’est pas perdu. En 2018, les gorilles des montagnes ont été sauvés de leur statut de danger critique, et les rhinocéros noirs sauvages ont pu retourner au Tchad pour la première fois en 50 ans.
Le petit Dipodomys gravipes (une espèce de rongeur) a également été aperçu, après que nous ayons supposé son extinction totale depuis trois décennies.
La salamandre rare Ambystoma dumerilii a également été sauvée de l’extinction.
Et ce n’est pas tout ! Il y a même de l’espoir pour les deux Rhinocéros blancs du Nord isolés. En effet, des recherches menées en 2018 ont démontré que les Rhinocéros blancs du Nord et du Sud sont plus étroitement liés qu’on ne le pensait auparavant, rendant ainsi possibles les hybrides nés par le biais d’une FIV (fécondation in vitro).
« Lorsqu’il s’agit d’espèces menacées, nous n’avons pas le luxe de faire des essais et des erreurs », a averti Thomas Hildebrandt, scientifique à l’origine de la technique de conservation révolutionnaire. « Perdre des espèces, signifie perdre les livres de l’évolution avant que nous ayons eu la possibilité de les lire », a-t-il ajouté.