Des centaines de milliers de doses d’un nouveau vaccin protégeant efficacement que jamais contre le virus Ebola sont envoyées en République Démocratique du Congo pour lutter contre l’épidémie en cours.
Depuis août 2018, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à la deuxième plus grave épidémie du virus Ebola jamais enregistrée. Plus de 1273 personnes ont été infectées, dont 821 qui en ont perdu la vie. Cependant, un vaccin expérimental nommé rVSV-ZEBOV-GP et développé par Merck & Co, qui montrerait une efficacité de plus de 97.5 %, a été fourni récemment à plus de 90’000 personnes.
Il contient une souche d’un virus ayant perdu tout son pouvoir pathogène, et qui a été recombinée pour exprimer une glycoprotéine de l’Ebola. Ce vaccin permet au système immunitaire de lutter efficacement contre l’Ebola Zaïre, l’un des cinq sous-types connus du virus, responsable de l’épidémie en cours en RDC.
Pour tester son efficacité, les chercheurs ont effectué une « vaccination en anneau », qui consiste à administrer uniquement aux individus à haut risque, tels que ceux étant proches de personnes ayant contracté la maladie, ou dans les communautés comptant au moins un cas d’infection. Seulement 8.8% des vaccinations en anneau ont reporté des cas d’Ebola, dont 2.2% 10 jours après la vaccination, confirmant ainsi la haute efficacité du vaccin observée lors des précédents tests.
L’épidémie est à présent contenue dans deux provinces à l’est du pays : le Nord-Kivu et L’Ituri. Mais celles-ci sont proches de la frontière avec le Soudan du Sud, l’Ouganda, et le Rwanda. Les probabilités de propagation de l’épidémie dans ces régions sont hautes. Cependant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne souhaite pas encore déclarer l’épidémie comme une urgence mondiale.
« Bien que l’augmentation des chiffres dans certaines régions suscite de vives inquiétudes, l’épidémie ne s’est pas étendue à l’international », déclare Robert Steffen, président du Comité d’Urgence de l’OMS. Mais il ajoute également qu’ils restent extrêmement vigilants, pour éviter que le cas devienne similaire à l’épidémie de 2014, qui avait débuté en Guinée.
Vous allez aussi aimer : Pour la première fois, une survivante au virus Ebola a transmis l’infection sans montrer de symptômes
Malgré les bons résultats des tests du vaccin, des doutes planent sur la véracité de la situation actuelle. En effet, la population montre une grande méfiance envers les responsables et les agents de santé. Un papier apparu il y a un mois montre que seulement 32% des individus interrogés estiment que les autorités locales représentent leurs intérêts, alors que 25% pensent que l’épidémie n’est pas réelle.
De plus, Trish Newport, une employée des médecins sans frontières, a déclaré que 75% des nouveaux cas d’Ebola n’ont aucun lien évident avec les anciens patients, présumant ainsi que les officiels ont perdu des traces de la propagation du virus.
Depuis le début de l’épidémie, plus de 145’000 doses de rVSV-ZEBOV-GP ont été envoyées en RDC. Même si le vaccin montre une grande efficacité, il est important de s’assurer que toutes les informations récoltées soient véridiques pour un contrôle exact de l’épidémie.