La cigarette électronique est une alternative à la cigarette qui comporte des risques, mais qui peut se révéler un outil important pour la réduction des risques liés au tabagisme, selon la pneumologue et tabacologue Anne Dansou, responsable de l’unité de coordination de tabacologie du CHRU de Tours, dans un entretien au journal La Nouvelle République.
« Ce n’est pas sans risque, mais il s’agit d’une norme de réduction de risques très importante pour l’arrêt du tabac », a indiqué le médecin en insistant sur cette notion utilisée pour réduire la nocivité de certaines pratiques à risque (tabac, alcool, drogue, sexualité,…) sans chercher à les éradiquer complètement.
Selon Anne Dansou, les cigarettes électroniques contiennent « environ 150 produits, au lieu des 4.000 présents dans les cigarettes combustibles ». Les vapoteuses ne contiennent notamment « pas de goudron, qui est cancérigène, et pas de monoxyde de carbone, facteur de maladie cardiovasculaire », a-t-elle précisé, sans toutefois nier la nocivité de cette pratique.
À l’image de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la tabacologue évoque la possibilité de voir des particules fines potentiellement nocives inhalées par les vapoteurs. Des particules fines sur lesquelles les scientifiques ne disposent pas à l’heure actuelle de suffisamment de recul pour garantir qu’elles n’ont pas d’impact sur la santé.
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Egalement interrogé par La Nouvelle République, Arnaud, un responsable d’une boutique de vente de cigarettes électroniques, a pour sa part affirmé qu’il avait de nombreux « clients-patients », comme il les appelle, qui venaient dans sa boutique sur les recommandations de leur pneumologue ou de leur cardiologue qui plébiscitent cette « méthode douce, qui n’est pas sans risque, mais moins risquée ».
Attention toutefois aux risques de rechute. Car si l’efficacité de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique semble avérée, de plus en plus d’utilisateurs alertent sur des risques de rechute à moyen et long termes. Les vapoteurs doivent donc avoir conscience que la cigarette électronique s’inscrit dans une logique de sevrage et qu’ils restent susceptibles de se remettre à fumer.