La dépression est un état psychologique caractérisé par un faisceau de symptômes incluant la mélancolie, une baisse de l’estime de soi, une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes, une tristesse persistante, etc. La dépression touche près de deux fois plus les femmes que les hommes, mais il a été difficile de cerner le schéma directeur du cerveau qui régit ce comportement. Dans une étude récente, des chercheurs ont montré qu’un circuit neuronal différent entre femme et homme intervenait dans la dépression.
Des chercheurs de la Michigan State University ont découvert et inversé un commutateur spécifique dans le cerveau, révélant un circuit unique chez la souris qui s’active pendant le stress et est contrôlé par la testostérone.
Les résultats, publiés dans la revue Biological Psychiatry, se concentrent sur l’activité entre les neurones de l’hippocampe ventral, actifs sous le stress et l’émotion, et sur l’activation de neurones du noyau accumbens, acteurs essentiels de la récompense et de la motivation.
« Ce qui rend ces résultats importants, ce n’est pas seulement d’identifier ce nouveau circuit, mais également d’observer et confirmer la manière dont elle induit différents comportements chez les hommes et les femmes » explique A. J. Robison, physiologiste à la MSU et auteur principal de l’étude.
De nombreuses études sur des modèles de circuits neuronaux spécifiques aux animaux impliquant des comportements liés à la dépression, n’incluent pas de sujets féminins. Ce défaut existe malgré les différences entre les sexes dans plusieurs régions cérébrales liées à la dépression, y compris l’hippocampe.
La testostérone : un facteur clé dans le circuit neuronal lié à la dépression
Pour aider à combler ce vide, Robison et une équipe de biologistes de la MSU se sont concentrés sur ce circuit hippocampe-accumbens et ont constaté que l’activité dans le cerveau des hommes pendant le stress était considérablement inférieure à celle des femmes et que cela impliquait la testostérone. Lorsqu’ils ont neutralisé la testostérone, les souris mâles ont commencé à exprimer des comportements analogues à la dépression.
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À l’inverse, l’équipe a observé une augmentation de l’activité des circuits neuronaux dans le cerveau des femelles, mais lors de l’introduction de la testostérone, les neurones se sont calmés et les souris ont développé une résistance aux comportements analogues à la dépression.
« Même avec nos meilleurs antidépresseurs, tels que le Prozac, nous ne savons pas exactement comment cela fonctionne. C’est la première fois que nous trouvons un circuit qui conduit à ce comportement sexuellement différent. D’autres scientifiques peuvent maintenant explorer comment cela pourrait se traduire par l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques chez l’Homme » conclut Robison.