Un nouveau projet vise à cartographier toutes les cellules du corps humain : un peu comme la création d’une véritable carte du monde, à l’échelle cellulaire humaine.
Le corps humain est complexe : composé de dizaines de milliards de cellules qui travaillent à l’unisson pour nous maintenir en vie chaque jour… À présent, il existe un projet pour le moins ambitieux, mis sur pied par les Instituts nationaux de la santé (NIH), qui a pour but d’aider à cartographier chacune des cellules du corps humain et déterminer comment elles coopèrent pour assurer le fonctionnement continue du corps.
En effet, pour que le corps humain puisse fonctionner de manière correcte, l’activité cellulaire doit être étroitement coordonnée. À l’heure actuelle, nous en savons déjà beaucoup sur la manière dont nos principaux organes fonctionnent pour nous maintenir en vie, cependant, il reste encore beaucoup à découvrir et à comprendre sur la façon dont les cellules coopèrent.
En 2016 déjà, 90 scientifiques du monde entier ont élaboré l’Atlas des Cellules Humaines (dit HCA, de l’anglais Human Cell Atlas). Dans le cadre de ce projet, un groupe de chercheurs compile un atlas des cellules individuelles constituant le corps humain. Les États-Unis ont décidé de contribuer à ce projet via le programme de l’atlas bio-moléculaire humain (Human BioMolecular Atlas Program).
À présent, une nouvelle étude met en lumière comment, en combinant des techniques d’imagerie, des équipes de recherche réparties et impliquées dans ce programme, cartographient chacune des parties du corps pour contribuer à l’atlas.
Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, les premières cartes du projet HCA sont déjà en train d’être complétées, dont une issue d’une recherche qui a été publiée ce mois et qui a permis de cartographier quelque 140’000 cellules hépatiques du corps humain, au fur et à mesure de leur développement.
Cette étude a été dirigée par Muzlifah Haniffa de l’Université de Newcastle et a permis de révéler que, à mesure que les humains se développent à partir de fœtus, leur capacité à produire du sang et des globules blancs se modifie, entre l’âge de 7 à 17 semaines.
À présent, les données sont en train d’être ajoutées à la base de données HCA et pourraient être utiles pour l’étude des troubles sanguins et immunitaires chez l’enfant.
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Dans une autre étude, une équipe dirigée par Prakash Ramachandran, de l’Université d’Edimbourg, a cartographié les cellules impliquées dans la formation de tissu cicatriciel dans le foie : les chercheurs ont ici découvert que la plupart des cicatrices étaient composées de trois types de cellules, soit les globules blancs (macrophages), les cellules endothéliales (qui tapissent les vaisseaux sanguins) et les cellules cicatricielles (myofibroblaste). L’équipe affirme qu’une meilleure compréhension de ces cellules pourrait conduire à de nouveaux traitements préventifs des cicatrices.
Quant à l’équipe à l’origine du programme Human BioMolecular Atlas, la partie la plus intéressante consistera à compiler toutes les données récoltées à travers le monde pour assembler et créer cette véritable carte 3D cellulaire du corps humain : « Le plus grand défi sera de réunir toutes les informations au début », a déclaré Richard Conroy, des NIH. Ce dernier s’attend toutefois à ce que le processus devienne plus simple à mesure que de plus en plus de données seront amenées aux chercheurs.