Le nouveau coronavirus 2019-nCoV apparu en Chine en décembre 2019 sème la panique à travers le monde entier. Les résidents des villes touchées par le virus font des réserves et s’isolent à la maison. À l’heure actuelle, 26 personnes en sont mortes pour près de 1000 cas recensés et des centaines d’autres redoutés… Tandis que la Chine s’inquiète de la propagation d’un mystérieux virus semblable au SRAS (le syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus, ou simplement « syndrome respiratoire aigu sévère »), de nombreux pays voisins, proches ou lointains, sont en alerte, craignant d’y faire face à leur tour. À présent, l’objectif est de tenter d’éviter une épidémie mondiale.
Ce vendredi matin, le bilan s’est encore alourdi : 26 morts, 830 cas confirmés de contamination et plus d’un millier de cas suspects. Sur ces 830 patients, les cas de 177 individus sont jugés comme graves par la Commission chinoise de la santé. En revanche, 34 patients sont considérés comme « guéris » et ont pu quitter l’hôpital.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu hier « l’état d’urgence en Chine », mais a estimé qu’il était prématuré de parler « d’urgence de santé publique de portée internationale ».
Quelle est l’origine de ce virus ?
A l’heure actuelle, l’origine du virus n’est pas confirmée, mais elle pourrait provenir des serpents et/ou des chauves souris. Selon Gao Fu, le chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, il proviendrait d’animaux sauvages vendus sur le marché de fruits de mer à Wuhan (où le virus a été détecté pour la première fois). Il appartiendrait à la famille des coronavirus (comptant un grand nombre de virus) qui peut provoquer des maladies bénignes chez l’Homme, comme un rhume, ainsi que des pathologies plus graves comme le SRAS.
En Chine, « ce nouveau virus est traité comme une maladie infectieuse de grade A », explique la Commission nationale de la santé (seules la peste bubonique et le choléra sont classées comme maladies infectieuses de grade A en Chine), qui nécessite les mesures de prévention et de contrôle les plus strictes, y compris la mise en quarantaine obligatoire des patients et l’observation médicale pour ceux qui ont été en contact étroit avec des patients.
Des mesures de précaution nécessaires
À l’heure actuelle, plusieurs villes chinoises ont pris des mesures de quarantaine, dont celle de Wuhan, mais aussi Huanggang, Ezhou ou encore Xianning. Ces mesures concernent 40 millions d’habitants, qui sont désormais confinés dans 13 communes.
À une centaine de kilomètres à l’est de Wuhan, une agglomération de deux millions d’habitants, Huangshi, a annoncé ce matin la suspension des transports publics et la fermeture d’un pont sur le Yangtsé.
De nombreux sites touristiques ont également été fermés jusqu’à nouvel ordre. Parmi eux : des sections de la Grande muraille de Chine, la Cité Interdite, des monuments emblématiques de Pékin, ou encore Disneyland. À noter également que les tombeaux des Ming et la forêt des pagodes seront fermés à partir de samedi. Le stade national de Pékin (construit pour les JO en 2008) est fermé dès aujourd’hui.
Construction éclair d’un hôpital pour traiter les contaminés
La Chine a débuté la construction d’un hôpital qui doit s’achever le 3 février prochain. L’établissement de 25’000 mètres carrés aura pour objectif d’accueillir et de soigner les patients atteints par le virus.
Bien que la construction d’un tel établissement en si peu de temps puisse sembler improbable, voire impossible, ce n’est pas la première fois que la Chine construit une telle infrastructure en si peu de temps. En effet, lors de l’épidémie du SRAS en 2003, un hôpital avait été installé en une semaine, à partir de bâtiments préfabriqués.
Quels sont les symptômes de ce virus ?
Dans sa forme la plus précoce, « la maladie se manifeste par de la fièvre et une toux persistante. Elle est d’une forme légère mais durable, et risque en même temps de prendre une forme grave (insuffisance respiratoire, complications cardiaques…) chez des personnes âgées et des patients atteints d’autres maladies », a indiqué la Commission municipale de l’hygiène et de la santé de Wuhan.
Vers une propagation mondiale… ?
De nombreux cas de contamination ont été relevés en Asie : Hong Kong, Macao, Taïwan, Corée du Sud, Japon, Thaïlande, Singapour, et Vietnam. Mais le virus a déjà franchi les continents. Aux États-Unis, un homme d’une trentaine d’année a été hospitalisé près de Seattle.
« Il n’y a pas de cas douteux en France », a assuré jeudi Agnès Buzyn. La ministre de la Santé a également annoncé la mise en place d’un test de diagnostic rapide dans les hôpitaux en France d’ici la semaine prochaine.
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Malgré les nombreux cas de contamination annoncés en Asie et aussi aux États-Unis, l’urgence internationale n’est que rarement déclarée. Elle avait été décidée en 2009 avec la grippe porcine H1N1, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebloca (qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 ainsi que la République Démocratique du Congo depuis 2018).
À présent, l’OMS espère que les mesures radicales adoptées par la Chine seront « à la fois efficaces et de courte durée ».
Désinfection dans un quartier de Shanghai #coronavirus pic.twitter.com/WuuQpx28ne
— Zhulin Zhang (@ZhangZhulin) January 21, 2020
Mais pour limiter le risque d’une épidémie à l’international, les mesures de prévention se multiplient également à l’étranger : Depuis le 17 janvier 2020, les États-Unis limitent les vols en provenance de Wuhan dans les aéroports de San Francisco, Los Angeles et New York.
Les contrôles dans les aéroports de Thaïlande et de Hong Kong sont également renforcés à l’approche du Nouvel An Chinois. L’aéroport de Wuhan, en Chine, vient de mettre en place une zone de contrôle des températures où les passagers doivent passer sous l’œil des caméras thermiques. À noter que la ville entière est placée sous quarantaine. Au Japon, tous les voyageurs en provenance de Wuhan doivent se déclarer à un agent.
L’OMS recommande à tous les pays d’établir des dépistages dans les aéroports, ainsi que de mettre en place des mesures pour détecter les cas de coronavirus, contre lequel il n’existe actuellement aucun traitement ou vaccin.