Quel point commun entre le langage des manchots africains et le langage humain ?

pingouins linguistique
| Sergey Uryadnikov
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Bien que ce soit un rêve pour la plupart des personnes cohabitant avec des animaux domestiques, communiquer intelligiblement avec nos bêtes préférées s’avère être d’une relative impossibilité. Tout simplement car la communication inter-espèce est extrêmement difficile, chaque animal possédant un langage qui lui est propre. Cependant, cela ne signifie pas que certains animaux ne se plient pas aux standards linguistiques que suivent les différents langages humains. En effet, une équipe de chercheurs a démontré que le langage des manchots africains se conformait aux deux lois linguistiques principales qui régissent les langues humaines.

Une équipe de chercheurs de France et d’Italie a découvert que les vocalisations des manchots africains étaient conformes aux lois linguistiques auxquelles se conforment les langages humains. Dans leur article publié dans la revue Biology Letters, le groupe décrit son étude des enregistrements vocaux de manchots et ce qu’ils ont appris d’eux.

Les lois de Zipf et de Menzerath-Altmann : des lois linguistiques régissant les langues humaines

En 1945, le linguiste George Kingsley Zipf a développé ce que l’on appelle la loi de brièveté de Zipf, qui stipule que plus un mot est utilisé, plus ce dernier a tendance à être court, quelle que soit la langue. Les travaux ultérieurs effectués par d’autres linguistes au cours des années suivantes ont non seulement confirmé cette conclusion, mais ont montré que sa loi était vraie pour toutes les langues humaines.

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Plusieurs années plus tard, Paul Menzerath et Gabriel Altmann ont développé ce que l’on appelle la loi Menzerath-Altmann, qui stipule que l’augmentation de la taille des constructions linguistiques entraîne une diminution de la taille de leurs constituants — les mots très longs ont généralement des syllabes courtes. La loi stipule cependant que le contraire est également vrai. Des recherches antérieures ont montré que d’autres communications animales que celle des humains (principalement par les primates) sont également conformes aux deux lois.

Langage des manchots africains : il est conforme aux lois linguistiques humaines

Les auteurs ont découvert que les appels des manchots africains leur étaient également conformes. Le pingouin africain en voie de disparition est connu pour ses appels distinctifs — certains les ont décrits comme similaires à un âne braillant, ce qui a conduit au surnom de « manchots jackass ». Les chercheurs souhaitaient en savoir plus sur les appels des oiseaux, ils ont donc collecté et analysé 590 des vocalisations de 28 mâles adultes vivant dans des zoos italiens.

Des recherches antérieures avaient montré que les vocalisations des manchots africains sont construites en utilisant des séquences de trois types de sons clairs, qui sont similaires aux syllabes dans les langues humaines. L’analyse a révélé que les appes des oiseaux étaient conformes aux deux lois linguistiques développées pour expliquer le fonctionnement des langues humaines.

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Le premier bruit est un petit croassement fait à l’expiration de l’oiseau, qui dure 0.18 seconde. Le second est un bruit plus long à l’expiration qui dure 1.14 seconde. Ce sont les bruits les plus et les moins courants émis lors des chansons, respectivement. « Il s’agit de la première preuve notable de la conformité aux lois linguistiques dans les séquences vocales d’une espèce non primate. Comme prévu, nous avons vu que la durée des syllabes était inversement corrélée à la fréquence d’occurrence ».

Les chercheurs suggèrent que les lois linguistiques sont un signe de conservation de l’énergie — les personnes et les autres animaux qui communiquent de la manière la plus concise sont plus susceptibles de réussir dans des efforts tels que l’accouplement — une compétence transmise à la progéniture.

Sources : Biology Letters

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