Un nouveau test militaire de dépistage du COVID-19 pourrait être en mesure de déterminer si quelqu’un est infecté par le nouveau coronavirus seulement 24 heures après y avoir été exposé, soit avant même de présenter des symptômes ou de devenir infectieux à son tour.
Ce nouveau test est développé par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), l’agence du département de la Défense des États-Unis, une division de l’armée américaine qui est chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées principalement à un usage militaire. À présent, le test de la DARPA devrait être proposé pour approbation en cas d’urgence par la FDA (Food and Drug Administration), l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, dans une semaine.
Le nouveau test est issu d’un projet mis en place par la DARPA, qui avait comme but premier de diagnostiquer le plus rapidement possible un empoisonnement par des germes, ou des agents chimiques. Puis, les chercheurs l’ont réorienté rapidement lorsque la pandémie a éclaté à travers le monde.
Un test sanguin (et non viral)
Si le test sanguin fonctionne comme prévu, il pourrait jouer un rôle majeur dans la prévention des futures épidémies en faisant savoir aux gens qu’ils doivent s’auto-isoler bien avant de commencer à propager le coronavirus. « Le concept comble une lacune diagnostique à travers le monde entier. Si la FDA approuve le test, ce dernier pourrait changer la donne », a déclaré le Dr Brad Ringeisen, chef du bureau des technologies biologiques de la DARPA.
Tout comme le test viral, le nouveau test sanguin recherche un type de molécule appelé ARN. Dans ce cas précis, il s’agit de l’ARN messager (ARNm). « L’ARNm cible fait partie de la réponse immunitaire à l’infection virale. Les niveaux d’expression d’ARNm s’ajustent en raison de la présence de COVID-19. Comprendre la réponse immunitaire est un élément essentiel pour lutter contre le COVID-19 », a déclaré le chercheur principal, Stuart Sealfon, qui dirige l’équipe de recherche à l’hôpital Mount Sinai, à New York (États-Unis).
Diagnostiquer la maladie de manière précoce
Le test semble identifier les cas de COVID-19 environ quatre jours plus tôt que tout autre test connu à l’heure actuelle, mais les scientifiques de la DARPA ont spécifié qu’il ne s’agissait pas encore du chiffre le plus précis. En effet, tandis que ce test permettant une détection préinfectieuse améliorerait considérablement l’efficacité des programmes de tests et de traçabilité, la DARPA tient à souligner que les chercheurs doivent encore attendre l’approbation par la FDA avant de continuer les recherches et de mettre le test en pratique, ce qui permettra ensuite de déterminer de manière exacte les délais de détection de la maladie.
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« Le but de la recherche est de développer et de valider un test sanguin diagnostic précoce pour COVID-19 », déclare Sealfon. En effet, plutôt que de rechercher des signes du virus, le test vérifie si quelqu’un est malade en identifiant la réponse de son système immunitaire à la maladie. « Parce que la réponse du système immunitaire à l’infection se développe immédiatement après l’infection, une signature COVID devrait fournir un diagnostic d’infection plus tôt », a ajouté Sealfon.
La recherche derrière le développement de ce test sera rendue publique prochainement par l’équipe de recherche (des écoles de médecine de Mount Sinai, de la Duke University et de Princeton), dans le but de permettre aux scientifiques du monde entier de mettre au point des méthodes similaires.
Si le test vient effectivement à être approuvé par la FDA, ce dernier augmenterait considérablement la possibilité d’isoler les cas préinfectieux et ainsi, de fermer certaines chaînes de transmission. Une affaire à suivre de près.