Comme dirait Dom Cobb, l’expert en intrusion de rêve dans le film Inception : « lorsqu’une idée est implantée, elle se développe, croît, se répand comme un virus. Il est impossible de s’en débarrasser ». L’idée, c’est la graine à partir de laquelle tout projet, peu importe son ambition, doit germer. Et même si certains se réveillent parfois avec une idée révolutionnaire en tête, dans la majorité des cas, il n’y a pas de formule magique pour créer l’idée du siècle.
L’idée naît le plus souvent d’un long processus de réflexion qui, avant de prendre en compte les nombreux éléments extérieurs du marché, est avant tout personnel. Elle est le fruit d’une réflexion sur ses ambitions, ses compétences et ses qualités, et sur comment relier ces trois éléments intrinsèques en un tout cohérent. Dans tous les cas, il ne faut pas tomber dans le piège de la recherche absolue de l’idée révolutionnaire ; d’une idée simple peuvent jaillir de grands projets.
Le « pourquoi » : un élément essentiel à toute idée
Vouloir révolutionner le marché est une chose, mais l’objectif de cette révolution est encore plus important. La question essentielle à se poser est en effet : pourquoi lancer ce projet ? La nature du produit et du service ne doit intervenir qu’après avoir répondu à cette question primordiale. Dans sa conférence TED « Comment les grands leaders inspirent l’action », Simon Sinek rappelle que les gens s’identifient aux objectifs que vous poursuivez et non à ce que vous faites.
Peu sont les entreprises qui affichent le « pourquoi » de leur démarche, car ce « pourquoi » n’intervient pas dans la rentabilité d’un projet. Il s’agit plutôt d’un ensemble de valeurs, d’une cause défendue, et c’est bien à cela qu’est largement sensible le public. Une fois qu’une réponse a été apportée au « pourquoi », les questions relatives au « comment » et au « quoi » doivent logiquement suivre. C’est aussi l’occasion de parler de son idée avec des proches, afin d’obtenir une évaluation objective et un regard critique souvent salvateurs.
Maîtriser le temps pour trouver le moment idéal
Une fois que le projet est correctement déterminé et cohérent dans sa globalité, il doit faire face à un ennemi de taille : le temps. Afin d’éviter de se retrouver dans la position du Lapin Blanc d’Alice aux Pays des Merveilles, le mieux est de faire du temps un allié. Pour cela, la temporalité, encore appelée le time-to-market, c’est-à-dire le moment de lancer son projet, est primordiale. À ce stade, le guide pour créer son entreprise est souvent un sage conseiller lorsqu’il s’agit d’identifier les indices indiquant un bon ou un mauvais timing de lancement.
« Il y a des projets qui sont arrivés trop tôt sur un marché qui n’était pas capable de l’adopter, et trop tard sur un marché qui avait adopté d’autres solutions », rappelle Raouti Chehih, directeur d’Euratechnologies.
Pour saisir le moment propice, cet intervalle de temps qui fera d’un projet une réussite ou un échec, le mieux est encore de cerner les besoins et l’attirance du public, et d’autres acteurs privés. Le concept indispensable auquel faire appel dans cette situation est celui d’étude de marché. Après tout, qui mieux que les usagers eux-mêmes peuvent savoir si le projet leur plaît ou non ? En outre, cela peut amener à d’autres réflexions plus profondes sur la réalité du marché et les attentes.
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Triangle d’or et début de l’aventure
Le projet est cohérent, il poursuit un objectif bien clair, il s’inscrit dans un moment économique propice et plaît aux utilisateurs ? La révolution est en marche, mais après avoir convaincu les futurs usagers, c’est maintenant les artisans du projet qu’il faut convaincre. Pour cela, il faudra s’adresser au triangle d’or de l’entreprise : les banquiers, les futurs collaborateurs et les potentiels partenaires. C’est le moment de déployer toute sa force de conviction et de montrer tout le potentiel de son idée.
La confiance et le professionnalisme sont les éléments clés à faire transparaître. Le moment est venu de faire la somme de toutes les informations récoltées et de les agencer en un discours destiné à convaincre les interlocuteurs. Une subtile balance est nécessaire entre l’aspect technique et généraliste, car le discours doit être absolument limpide et intelligible de tous. Une fois que l’idée est validée par le triangle d’or, la véritable aventure peut commencer.