Une médecin explique dans une vidéo qu’une cure contre
la COVID-19 existe déjà et que les
mesures sanitaires mises en place sont inutiles. Des propos
dangereux qui ont rapidement fait le tour du
monde.
Un nombre incalculable de théories conspirationnistes sur la COVID-19 ont vu le jour depuis le début de la pandémie. Certaines, comme la propagation du virus grâce la 5G, ou encore le plan secret de Bill Gates d’administrer un vaccin contenant une puce électronique à des fins de traçage, auraient bien leur place dans des bêtisiers. Mais il y a un réel danger dans ces allégations, car un certain nombre de personnes y croiront dur comme fer.
L’hydroxychloroquine est l’une des dernières victimes de théories conspirationnistes. Aucun chercheur n’a encore pu confirmer avec preuves à l’appui l’efficacité du médicament antipaludéen, alors que des théories jettent la faute sur les « Big Pharma » et leur tentative « d’étouffer la vérité » afin de pouvoir développer leurs propres traitements.
Une nouvelle vidéo controversée filmée lundi dernier avait été publiée sur les réseaux sociaux par la médecin Stella Immanuel, membre de l’America’s Frontline Doctors, un groupe qui cherche à mettre fin au confinement. Elle prétend devant la Cour suprême américaine avoir guéri plus de 350 patients touchés par la COVID-19 grâce à une cure à base d’hydroxychloroquine, de l’antibiotique Azithromycine, et de zinc. Elle ajoute que le gouvernement a tout mis en place afin de ne pas dévoiler les effets curatifs de l’hydroxychloroquine. Cependant, il est impossible de confirmer ses dires, car aucune donnée n’a été publiée. Elle incite également à ne plus porter de masques, qui ne servent à rien selon elle.
Des exemples faibles pour appuyer ses affirmations
L’utilisation de l’hydroxychloroquine a évidemment progressé de façon remarquable au cours des derniers mois. Bien que les résultats des premiers essais avaient été largement critiqués, les médecins du monde entier ont décidé d’accorder le bénéfice du doute à ce traitement peu coûteux, facilement disponible et qui n’engendre que très peu d’effets secondaires, souvent légers ou modérés, bien que des troubles du rythme cardiaque aient récemment été reportés.
Le Dr Immanuel connait bien le médicament, car elle l’administrait fréquemment à ses patients atteints de paludisme lorsqu’elle vivait au Nigeria. Mais pour appuyer ses propos, elle n’a pas hésité à utiliser comme référence des études ne certifiant en rien son efficacité contre le virus, comme celle publiée en avril dernier, qui explique le cas d’un patient positif à la COVID-19 et souffrant d’un hoquet persistant. Les auteurs suggèrent que ces derniers pourraient être considérés comme un symptôme à prendre en compte lors du diagnostic de la COVID-19.
Ils ont également administré de l’hydroxychloroquine au patient, qui n’a fait que quelques jours à l’hôpital avant d’être rétabli. Mais ils ne déclarent à aucun moment que le médicament a été la solution pour le sauver. On ne sait donc pas s’il a réellement contribué à la guérison du patient ou s’il aurait pu s’en sortir sans.
De toutes les études réalisées sur l’hydroxychloroquine, aucune n’a encore indiqué avec certitude qu’il s’agissait d’une cure prometteuse, que ce soit avec ou sans l’Azithromycine et le zinc.
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Le président américain supporte ces affirmations
Une autre raison qui a permis à la vidéo de devenir virale est son soutien par Donald Trump. Il est difficile de comprendre que le président d’une nation, qui est censé être exemplaire, défend une médecin qui avait clamé sur les réseaux sociaux de fausses informations sur le vaccin qui, selon elle, fusionnera avec notre ADN pour le modifier, ou bien encore que les problèmes gynécologiques seraient dus à une relation sexuelle avec un démon…
Censurée un peu partout sur la toile, la vidéo est à présent difficilement trouvable. Mais le buzz a été fait, et l’on entendra parler d’elle encore longtemps avec, comme à chaque fois, des personnes qui suivront à la lettre ce qu’ils auront entendu dans la vidéo.
Si l’utilisation de l’hydroxychloroquine fait encore quelque peu débat malgré les multiples preuves de son inefficacité, on ne peut que vous recommander de ne pas suivre les rejets indécents des mesures sanitaires qu’elle a proclamés, notamment le port du masque qui n’est peut-être pas la protection parfaite, mais qui réduit considérablement les risques des différentes formes de transmission aérienne du virus.