Asegun Henry, un ingénieur en mécanique du MIT, craint « une extinction humaine imminente ». En effet, selon l’ingénieur, nous manquons de temps pour empêcher notre propre extinction.
Le défi se résume simplement à la physique : il faut savoir que la quasi-totalité de notre consommation d’énergie consiste à générer ou à transférer de la chaleur (soit plus de 90%) – et couplée aux émissions de gaz à effet de serre qui accompagnent cette consommation d’énergie, Henry avertit que nous sommes très proches du point de non-retour qui nous enverrait sur la voie d’une destruction inévitable du climat, et par conséquent, de nous-mêmes. En effet, de manière collective, ces processus émettent une quantité stupéfiante de gaz à effet de serre dans l’environnement chaque année.
Mais cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner maintenant. Henry, avec des ingénieurs de l’Université de Californie, de Berkeley et de l’Université de Stanford, a publié la semaine dernière une recherche dans la revue Nature Energy qui présente cinq grands défis sur la manière dont nous pouvons influencer la tendance actuelle.
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Il faut à présent réinventer la manière dont nous transportons, stockons, convertissons et utilisons l’énergie thermique, ce qui contribuerait grandement à éviter une augmentation globale de la température de plus de 2 degrés Celsius : une augmentation critique qui devrait faire basculer la planète dans une cascade de scénarios climatiques catastrophiques. « Même si ce besoin critique existe, il y a un décalage important entre la recherche actuelle en sciences thermiques et ce qui est nécessaire pour une décarbonisation profonde », ont expliqué trois experts en énergie thermique dans une lettre publiée dans Nature Energy.
Et ces cinq défis sont importants. Prenons par exemple le premier : il s’agit de développer des systèmes de stockage thermique pour le réseau électrique mondial – et il faudra de sérieux efforts pour mettre un tel système en marche. Cependant, étant donné que notre survie est en jeu, il semble que le moment soit venu de lancer des efforts extrêmement ambitieux. « Le temps presse, et nous avons besoin de toutes les mains disponibles », a déclaré Henry dans le communiqué.
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Le temps nécessaire pour passer d’une infrastructure énergétique dépendante des combustibles fossiles à une énergie propre « est particulièrement préoccupant », a ajouté Henry. « D’ici là, nous aurons peut-être dépassé ce point de non-retour ». « Nous avons besoin d’un changement radical. Pas depuis hier, mais depuis des années déjà ». « Donc, chaque jour, je crains que nous ne fassions trop peu et trop tard, et nous, en tant qu’espèce, ne survivrons pas aux conséquences que nous réserve la Terre Mère », a-t-il ajouté.