Que ce soit à un très haut niveau de compétition, ou seulement quelques jours par semaine, de nombreuses personnes pratiquent une activité sportive, quelle qu’en soit la forme. Nous découvrons généralement le sport durant l’enfance, et tandis que certains d’entre nous continuent à s’exercer d’une manière ou d’une autre à des fréquences diverses, d’autres arrêtent tout simplement et ne s’y intéressent plus. Tant et si bien que les scientifiques se sont penchés sur la question suivante : pour quelles raisons certaines personnes aiment-elles pratiquer un sport et d’autres non ?
La science, sous la forme de la psychologie du sport, a tenté de répondre à cette question en identifiant plusieurs facteurs physiques, émotionnels et cognitifs qui motivent les gens à faire du sport, ainsi que les traits de personnalité associés à la réussite sportive. Les scientifiques se sont d’abord attachés aux bienfaits physiques et émotionnels du sport.
Les effets physiologiques agréables du sport
Les sportifs, qu’ils soient de haut niveau ou occasionnels, sont susceptibles de ressentir des émotions positives telles que l’excitation, l’exaltation et le plaisir. L’exercice crée une excitation physique, car de l’adrénaline est libérée, entraînant une accélération du métabolisme et une augmentation de l’activité cardiovasculaire. Hormone appartenant à la famille des catécholamines, l’adrénaline est responsable de l’état d’excitation ressenti lors d’une performance physique ou encore dans les manèges à sensations.
Des neurotransmetteurs dans le cerveau appelés sérotonine et endorphines sont également libérés, provoquant des sensations de plaisir et de bien-être. Les endorphines, particulièrement, peuvent être produites jusqu’à dix fois leur quantité normale pendant le sport. Ces neuropeptides opioïdes ont un effet apaisant, relaxant et analgésique, amenant ainsi le cerveau à considérer le sport comme une activité agréable.
Le sport : un facteur important d’intégration sociale et de bien-être
En plus de susciter des sensations physiques bienfaisantes, la pratique d’un sport stimule également l’estime de soi. À tel point que les médecins et les psychologues recommandent même le sport comme traitement complémentaire pour certains troubles comme la dépression et l’anxiété. Améliorer une compétence, gagner un match et même se faire de nouveaux amis augmentent les sentiments de confiance et de satisfaction. De plus, réussir à surmonter les défis augmente notre motivation à nous améliorer et nous pousse à nous dépasser.
L’unité et les liens sociaux forts créés lors de l’appartenance à une équipe créent un excellent soutien social. S’affilier à un groupe et être accepté par celui-ci est indéniablement important dans tous les aspects de la vie, en particulier pour les personnalités solitaires ou ayant du mal à créer des liens dans les situations quotidiennes de la vie. En plus de faire partie d’une équipe, l’intégration sociale permet souvent un regain d’estime de soi à la fois comme élément important du groupe et dans la valorisation que l’on reçoit.
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Du point de vue psychologique, les recherches n’ont pas révélé de personnalité type pour exercer un sport. Cependant, un objectif particulier est souvent présent chez les personnes interrogées, qu’il serve de motivation initiale ou de moteur quotidien. Cela peut-être un but physique (perte de poids, renforcement musculaire, etc.), thérapeutique (endurance cardiaque, meilleure mobilité, etc.) ou un complément à la vie de tous les jours (bien être, passion, etc.).
Abandon progressif du sport : une cause multifactorielle
Concernant les personnes qui ne font pas de sport, les raisons peuvent être multiples. Selon une étude menée à Harvard, dans laquelle 2056 adultes de 18 ans et plus ont été interrogés, « la majorité de ceux qui avaient pratiqué du sport quand ils étaient plus jeunes ne le faisaient plus, avec une baisse significative après 26 ans ».
L’étude souligne la nécessité de garantir des sports abordables pour tous, car le sexe et la tranche d’imposition sont considérés comme des facteurs importants dans les taux d’abandon. Les blessures ont également été identifiées comme une raison importante pour laquelle les gens ont arrêté de faire du sport. Un autre facteur qui peut en fait être le plus difficile à combattre est que, à mesure que les gens vieillissent, ils considèrent le sport comme une activité ennuyante et chronophage.
Les théories du comportement humain ont longtemps montré que l’expérience immédiate l’emporte souvent sur les récompenses futures. Cela signifie qu’il est difficile de faire quelque chose d’inconfortable même si cela est bénéfique « plus tard ». Il faut le dire, l’exercice est inconfortable (par rapport à d’autres activités). Nous vivons dans une société où nous maintenons la température intérieure ajustée à la perfection toute l’année, nous nous enveloppons dans des vêtements doux, nous portons des chaussures à semelles épaisses pour protéger nos pieds, nous nous allongeons sur des lits douillets recouverts de housses, et nous nous douchons et frottons à l’eau chaude et au savon tous les jours. Tout ce « bichonnage » nous rend-il intolérants à un inconfort physique, même léger ? Possible. Certaines personnes pourraient donc devenir moins tolérantes à l’effort en raison de cet excès de confort…