Une première en Angleterre : une adolescente de 14 ans récemment décédée à cause d’un cancer, a gagné le droit d’être cryogénisée suite à sa mort.
Atteinte d’un cancer en phase terminale, une adolescente britannique a obtenu l’autorisation d’être cryogénisée après sa mort. Dans une lettre adressée au juge, la jeune fille écrit : « Je pense qu’être cryogénisée me donne une chance d’être guérie et réveillée, même dans des centaines d’années. Je ne veux pas être enterrée sous terre… Je veux vivre et vivre plus longtemps, et je pense que dans l’avenir, ils pourraient trouver un remède pour mon cancer et me réveiller ». La volonté de l’adolescente avait créé un vif conflit au sein de sa famille. Soutenue par sa mère, son père quant à lui craignait notamment les frais liés au projet et les conséquences de l’opération, avant de se rétracter.
En effet, cryogéniser une personne consiste à la vider de son sang, pour le remplacer par une substance antigel. Le corps est ensuite plongé dans de l’azote liquide à une température de -196°C et conservé à la verticale, la tête vers le bas dans un conteneur cylindrique. Il arrive que les personnes souhaitant recourir à la cryogénisation aient l’espoir que leur corps préservé puisse être réveillé dans un futur indéterminé, imaginant qu’un jour la science et la technologie puissent réparer les tissus endommagés mais surtout, les ramener à la vie.
Obtenir des données exactes concernant le nombre de personnes cryogénisées est difficile car il n’existe à ce jour aucun système stockant ces informations. On estime aujourd’hui que près de 2000 personnes à travers le monde ont prévu cette étape après leur mort, et qu’environ 300 êtres humains y ont déjà eu recours. Avoir recours à cette méthode peut être compliqué, notamment en raison de difficultées juridiques, car la majorité des pays précisent de quelle manière un cadavre doit être éliminé (excluant un stockage à long terme de ce type, pour l’instant).
Mais alors, est-ce possible ? Les tissus humains et animaux peuvent bien entendu être préservés. Des corps de mammouths préservés dans le pergélisol (la partie gelée en permanence d’un cryosol) ont démontré posséder des fragments d’ADN viables, après des milliers d’années ! De plus, les embryons et les spermatozoïdes humains peuvent également être conservés plusieurs années et garder une capacité de survie par la suite.
Bien que nombre de scientifiques soient extrêmement sceptiques à propos du fait de pouvoir un jour réanimer (littéralement ressusciter) un corps ayant été cryogénisé, il ne faut jamais dire jamais. Qui sait ce que nous réserve le futur, peut-être qu’un jour il existera des méthodes qui mettront en vedette cette technique encore considérée comme de la science-fiction par beaucoup.
De nombreuses questions à régler
La cryogénisation génère de nombreux débats. Certains peuvent penser que cette technique est une sorte de liberté achetée par les plus riches, tandis que d’autres peuvent penser qu’il serait injuste de limiter l’accès à cette technologie et que celui-ci devrait être plus équitable (moins coûteux), voire même proposé par des services de santé à l’avenir. Surtout, le débat soulève de nombreuses questions bien plus profondes : après tout, la cryogénisation a le potentiel d’être exploitée par des personnes particulièrement vulnérables, par exemple ceux qui sont confrontés à la mort d’un membre de leur famille. Découvrez la suite de l’article à la page suivante !