Depuis l’apogée de la bulle Internet, au début des années 2000, le Web a beaucoup évolué. En parallèle, l’ensemble des acteurs économiques n’a eu de cesse de s’adapter à ce nouveau canal de communication. Grâce à l’émergence du Web 2.0 et de ses nouveaux outils plus interactifs, il n’était plus utile d’être un expert du développement web pour assurer sa présence en ligne. Et depuis 2010, la Toile revêt un nouvel aspect, caractérisé notamment par l’ascension fulgurante des réseaux sociaux. Après toutes ces mutations passées, à quoi ressemblera le Web de demain ?
On recense aujourd’hui près de 1,9 milliard de sites. Internet est partout. Ordinateurs, smartphones, objets connectés, … À chaque instant, nous pouvons accéder à des quantités incommensurables d’informations et partager les moindres détails de notre vie avec le World Wide Web. Tout cela grâce à l’invention d’Internet, certes, mais aussi grâce aux technologies qui nous permettent d’y accéder ; sans ces technologies, pas de contenus.
Ainsi, tous les services web qui sont développés aujourd’hui doivent pouvoir fonctionner sur l’ensemble des supports utilisés par les consommateurs. À la fin des années 1990, on développait des pages web statiques, destinées à être simplement lues par les internautes, sans aucune forme d’interaction. C’était le Web 1.0. Actuellement, il est question de proposer des sites dynamiques, participatifs (du fait qu’ils intègrent du contenu généré par les usagers), qui s’affichent aussi bien sur un téléviseur que sur un écran 15 pouces, en passant par un smartphone Android ou un iPad.
Quand l’apparence prend le pas sur le contenu
L’émergence des blogs et des wikis dans les années 2000 a peu à peu incité les internautes à créer leurs propres contenus, ce qui marque un vrai tournant dans l’histoire du Web, car les usagers n’étaient dès lors plus passifs devant leur écran. De même, l’arrivée et le développement des réseaux sociaux ces dernières années n’ont qu’incité davantage aux contributions et au partage d’informations (ainsi qu’à leur actualisation). En matière de contenu, le Web a donc bénéficié d’une véritable avancée.
Aujourd’hui, selon une enquête menée par une entreprise du secteur, il faut environ 50 millisecondes à un visiteur pour se faire une opinion sur un site Web ; un laps de temps excessivement court qui va déterminer s’il va rester sur le site ou le quitter. On apprend également que dans 94% des cas, les premières impressions sont uniquement liées au design (couleurs, apparence du texte, publicités contextuelles, ergonomie, etc.) et non au contenu. Enfin, il ressort également de l’étude que près d’un internaute sur deux associe la crédibilité d’un site à son esthétique.
Ainsi, dans le cadre de la création de site Internet, il apparaît que l’apparence est cruciale aujourd’hui pour convaincre les consommateurs. Et cette apparence implique non seulement des facteurs purement esthétiques, mais aussi des considérations techniques : selon l’étude citée plus haut, il s’avère que plus de 80% des visiteurs choisiront de quitter les sites Web qui ne s’affichent pas correctement sur leurs ordinateurs, smartphones, tablettes, etc. La tendance est donc au responsive web design — soit le développement de sites offrant le même confort visuel et le même niveau d’ergonomie, quel que soit l’écran utilisé pour les consulter.
La plupart des sites ont aujourd’hui intégré ces nouvelles règles de développement ; ils font en sorte d’être consultables sur la plupart des supports et intègrent tous des liens vers les différents réseaux sociaux. Les solutions de gestion de contenu « clés en main » de type WordPress — qui détient à ce jour 65% des parts du marché des CMS — ne font pas exception. Comment vont-ils évoluer à l’avenir pour maintenir l’intérêt des internautes ? À quels nouveaux usages devront-ils s’adapter ?
Vers un Internet encore plus immersif ?
Pour commencer, il est certain que seuls les sites web réactifs garderont leur place sur la Toile, car le développement de nouveaux objets et gadgets connectés n’est pas près de ralentir. En outre, la tendance sera aux pages web uniques (sites one-page), qui sont de plus en plus nombreux à voir le jour du côté des entreprises jeunes et innovantes. La navigation sur ce type de site, qui consiste à scroller vers le bas, est en effet plus en accord avec les nouveaux usages du Web et offre un accès rapide à l’information. Plus ergonomiques et généralement assez épurés, ils s’adaptent en outre parfaitement aux supports mobiles.
Ensuite, il semble clair que nous assisterons à une inclusion encore plus marquée de l’intelligence artificielle, par exemple avec la généralisation des chatbots, qui fourniront un support efficace 24h/24 aux visiteurs. Les experts évoquent également la recherche vocale, qui devrait prendre plus d’ampleur dans les années à venir.
Par ailleurs, les spécialistes estiment que le contenu web deviendra plus attrayant, dès le premier coup d’œil, faisant la part belle aux contenus vidéos, mais aussi aux technologies de réalité virtuelle et augmentée, qui sont déjà largement utilisées dans des secteurs comme l’éducation, les médias, les soins de santé, le marketing, etc. Dans le même temps, le temps de chargement demeurera un paramètre critique (trop d’utilisateurs préférant quitter un site qui met trop de temps à apparaître), ce qui nécessitera d’incorporer des technologies permettant d’afficher rapidement du contenu encore plus riche.
À l’ère du Web 1.0, les internautes étaient davantage consommateurs que créateurs de contenu. Puis, avec le Web 2.0, les individus sont devenus pleinement acteurs de la Toile (à grand renfort d’avatars, de posts, de photos, de vidéos, de commentaires et de likes). Aujourd’hui, certains imaginent pour l’avenir un univers encore plus immersif : le métavers, accessible par des casques de réalité virtuelle avancés, qui offriront des expériences numériques (jeux vidéos, shopping en ligne, visioconférence, navigation sur les réseaux sociaux) sans précédent.