En France, l’accès aux études médicales est ouvert à tout étudiant titulaire du baccalauréat. Les étudiants sont formés au sein des Unités de formation et de recherche d’universités associées à l’un des quelque 30 centres hospitaliers universitaires (CHU). Avant de devenir médecins, les étudiants devront franchir les différentes étapes de ce long et difficile parcours. Zoom sur une formation qui attire chaque année des dizaines de milliers de bacheliers, pour peu d’élus.
Passé la première année, les études de médecine, d’une durée de 9 à 12 ans — selon la spécialité choisie par le candidat — se découpent en trois cycles. Le 1er cycle, d’une durée de 2 ans, vise à acquérir les connaissances scientifiques de base pour exercer une profession médicale (sémiologie, physiologie, anatomie, microbiologie, etc.). Les étudiants font également leurs premiers stages à l’hôpital. Ce cycle est ponctué par le Diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM).
Le 2e cycle comporte trois années cliniques, lors desquelles les étudiants alternent cours à l’université et stages rémunérés en milieu hospitalier ; ils ont alors le statut d’« externes ». Ce cycle permet d’acquérir une formation médicale complète, axée sur les pathologies, leur traitement et leur prévention, ainsi que sur l’organisation des systèmes de santé. À l’issue de la sixième année, les étudiants obtiennent le Diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM). Enfin, le 3e cycle dure de 3 à 5 ans selon la spécialité choisie (parmi plus d’une quarantaine). Les nouveaux « internes » apprennent leur futur métier en milieu hospitalier. Au terme de leur internat, ils obtiennent (enfin) le Diplôme d’État de docteur en médecine.
Le nouveau Parcours Accès Santé Spécifique (PASS)
Jusqu’à la rentrée 2019, la première année commune aux études de santé (la PACES) constituait la voie de passage conventionnelle en France pour accéder aux études des cinq professions de santé, à savoir médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, kinésithérapeute et pharmacien. Les étudiants étaient amenés à passer plusieurs concours, le nombre de lauréats dans chaque filière étant limité par un numerus clausus très sélectif.
Mais depuis la rentrée 2020, pour mieux répondre aux besoins en santé et garantir des formations de qualité sur l’ensemble du territoire, le gouvernement a complètement réformé les études de santé. La PACES est désormais remplacée par le Parcours accès santé spécifique (PASS), qui donne lui aussi accès aux filières médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK). À noter également la création de la Licence option Accès Santé (L.AS), via laquelle il est possible d’intégrer la deuxième année des études de santé.
Le numerus clausus est quant à lui remplacé par le numerus apertus : chaque université, en collaboration avec les Agences régionales de santé, définit un nombre minimum de candidats à former pour une période de cinq ans, dans les différentes filières de santé, sur la base d’orientations nationales. Ainsi, en septembre dernier, les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé ont communiqué les objectifs nationaux pluriannuels de professionnels de santé à former pour la période 2021-2025. En médecine, par exemple, le seuil a été fixé à 51 505 étudiants — un seuil minimal d’objectif de formation a été fixé à 48 850 futurs médecins et un seuil maximal à 54.160, correspondant respectivement à -5% et +5% des capacités de formation.
L’admission en 1er cycle dépend toujours des résultats obtenus au PASS. À noter toutefois que le redoublement n’est plus permis : un candidat qui n’aurait pas les résultats suffisants pour continuer dans l’une des filières MMOPK peut en revanche intégrer une deuxième année de L.AS, puis retenter sa chance. Et s’il ne valide pas 60 ECTS au minimum à l’issue du PASS, il devra nécessairement se réorienter vers une autre formation.
Un parcours qui reste très sélectif
Malgré la réforme des études de santé, le nombre de places pourvues reste limité par la capacité d’accueil des universités et le PASS de médecine reste l’une des filières post-bac les plus difficiles.. En moyenne, les taux de passage en seconde année de médecine se situent aux alentours de 11-12%. Lors de cette première année, particulièrement éprouvante, les cours sont denses, la charge de travail est énorme et repose en grande partie sur la mémorisation. Le rythme de travail, qui ne laisse guère de place aux loisirs, peut être difficile à appréhender et à maintenir pour les néo-bacheliers, qui viennent à peine de quitter le cadre rassurant du lycée — et qui ne sont pas habitués à travailler en totale autonomie.
Ainsi, depuis plusieurs années, de nombreux organismes privés proposent un accompagnement en parallèle des études de santé, afin de préparer aux mieux les étudiants au concours de médecine. Les séances de cours et de tutorat ont généralement lieu les soirs et les week-ends ; le programme inclut également des stages intensifs pendant les vacances scolaires. Certains de ces organismes proposent même un accompagnement au plus tôt, dès le lycée, pour les élèves qui envisagent des études de santé.
Par exemple, Cours Thalès est une prépa médecine située à Paris, qui propose des stages de préparation à la première année de médecine pendant les vacances scolaires des classes de Première et Terminale. Cette prépa médecine anticipée permet non seulement à l’élève d’acquérir une méthodologie de travail adaptée et efficace, mais aussi de se constituer une solide base de connaissances scientifiques. Une façon de mettre toutes les chances de son côté pour réussir la première année de médecine, mais aussi d’accéder à la filière santé de son choix à l’issue du concours. Une telle préparation est d’autant plus utile depuis que le redoublement n’est plus autorisé et qu’une deuxième voie d’accès (L.AS) limite le nombre de places accessibles via le PASS.