Cette semaine, la NASA a indiqué qu’il faudrait moins de carburant que prévu pour que le télescope spatial James Webb rejoigne le point de Lagrange L2. Une bonne nouvelle pour la recherche, puisque l’observatoire devrait ainsi pouvoir mener une mission de 10 ans au lieu des cinq prévus initialement.
Le télescope James Webb (JWST) a été lancé ce samedi 25 décembre. Un joli cadeau pour les scientifiques et chercheurs qui attendaient ce départ depuis plusieurs décennies. Et alors que la nouvelle année approche, une autre bonne nouvelle a ravi les experts. La mission — initialement prévue pour une durée minimale de cinq ans — pourrait en durer dix, a indiqué la NASA cette semaine.
Plusieurs raisons expliquent cette nouveauté. Selon les experts, la précision du lancement d’Ariane 5 a dépassé toutes les exigences nécessaires pour mettre le JWST sur la bonne voie. Ainsi, les deux corrections de trajectoire effectuées depuis ont nécessité peu de carburant.
La première correction a eu lieu 12,5 heures après le lancement et duré 65 minutes. Si cette durée peut paraître conséquente, trois heures auraient pu être nécessaires pour réussir l’opération. Cette première combustion a permis de mettre l’observatoire sur une trajectoire encore plus précise et a ajouté environ 20 mètres par seconde à sa vitesse initiale. « Plus cette opération est effectuée tôt, moins elle nécessite de carburant. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi cet horaire pour l’exécuter », a déclaré sur le blog de la NASA Randy Kimble, scientifique du projet de test, d’intégration et de mise en service du JWST pour la NASA. La deuxième manœuvre de correction s’est déroulée le 27 décembre et n’a duré que 9 minutes et 27 secondes, ce qui a ajouté 2,8 mètres par seconde au télescope.
Un environnement hostile
Une fois lancé, il est impossible de ravitailler le JWST. Le carburant dont il dispose est l’une des clefs de la durée de sa mission. Grâce à la précision dont les chercheurs ont fait preuve depuis son lancement, cette dernière pourrait donc se prolonger de cinq ans, soit dix au total.
Soumis à un environnement rude, les composants et outils du télescope spatial peuvent également se dégrader, ce qui pourrait altérer la réussite de la mission. Raison pour laquelle la température à bord de l’observatoire est surveillée de près. Là encore, la précision du lancement a joué un rôle essentiel dans le déploiement du pare-soleil. L’opération a débuté environ une minute et demie après la séparation avec le deuxième étage d’Ariane 5, soit 29 minutes après le lancement.
Le pare-soleil joue un rôle crucial dans la réussite de la mission du JWST. Les équipements du télescope sont soumis à un environnement rude et ne pourraient pas remplir leur fonction sans lui. Le 28 décembre, les palettes avant et arrière ont été dépliées et la tour déployable a été prolongée. Une opération qui a duré six heures, mais qui peut maintenant permettre au pare-soleil de s’ouvrir afin de garder l’observatoire à des températures très basses (une fois entièrement déployé), un élément essentiel pour la réussite de la mission.
-233 °C au plus froid, 85 °C au plus chaud
En effet, le JWST aura « deux températures principales » une fois en orbite autour du L2. Le pare-soleil sera toujours face au soleil pour bloquer à la fois chaleur et lumière, car les miroirs de l’observatoire doivent constamment rester extrêmement froids pour pouvoir capter de faibles rayonnements infrarouges dans l’univers. Côté froid, les températures avoisineront les – 233 °C et côté chaud, les 85 °C.
La libération des housses du pare-soleil, l’extension des bras intermédiaires et la mise en tension des cinq couches de Kapton de l’outil de protection devraient survenir dans les jours prochains. Selon la NASA, ce déploiement spatial est l’un des plus difficiles que ses équipes aient jamais tenté.