Axée sur la détection de signaux radio et de « technosignatures », la recherche de civilisations extraterrestres intelligentes (SETI) n’a jamais abouti à une conclusion intéressante. Une nouvelle étude n’apporte pas plus de preuves de l’existence d’une telle vie extraterrestre avancée, mais participe à l’élaboration d’une meilleure méthodologie de recherche. Quel que soit le résultat, le centre de la galaxie reste le meilleur choix pour espérer (un jour) détecter le signe d’une autre civilisation.
L’hypothèse de l’existence d’autres civilisations que la nôtre n’est pas nouvelle puisqu’elle s’est posée dès l’Antiquité. Depuis, le domaine de la recherche de civilisations extraterrestres intelligentes occupe une place importante en astronomie. Cette recherche est principalement axée sur la détection de signaux radio qu’une autre civilisation pourrait émettre depuis l’endroit où elle se trouve dans l’Univers. Ces signaux seraient un indicateur potentiel précoce d’une « espèce technologique ».
À la recherche de technosignatures : preuves de l’existence d’une autre civilisation technologique
De nombreux projets ont donc œuvré en ce sens, mais aucun n’a abouti à la conclusion d’une vie extraterrestre. Ou plus précisément, à la présence d’une vie intelligente capable d’émettre des ondes radio, ce qui serait une preuve solide de l’existence d’une autre civilisation technologique. Là où la recherche de la vie se concentre sur des « biosignatures », ces preuves sont appelées « technosignatures » par les scientifiques.
Puisque les ondes radio peuvent être produites naturellement, certains chercheurs ne les considèrent pas comme des technosignatures. Toutefois, la nouvelle étude (la quatrième d’une série de recherches de technosignatures à basse fréquence) s’est concentrée sur la détection de ces ondes.
Le télescope Murchison Widefield Array (MWA) en Australie a effectué un balayage du ciel pendant sept heures, sur deux nuits. Les capteurs destinés à recevoir les signaux radio étaient dirigés vers le centre galactique, centré sur Sagittarius A* — le trou noir supermassif au cœur de notre galaxie. Le balayage visait 144 systèmes exoplanétaires, mais il a également effectué une recherche aveugle vers plus de 3 millions d’étoiles près du centre galactique, avec une fréquence de 155 MHz.
Même si les auteurs concluent qu’aucune technosignature plausible n’a été détectée, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura jamais de signal à détecter. Chaque étude permet d’avancer la recherche en matière de méthodologie et le prochain objectif est d’élargir la zone visée : « Cependant, avant d’en arriver à la recherche de technosignatures dans tout le ciel, il y a un certain nombre de défis à relever en matière de calcul, et ces études ont permis de comprendre comment atteindre cet objectif avec un réseau d’ouverture », écrivent les auteurs.
Le choix du centre de la Voie lactée
Choisir le centre de notre galaxie n’est pas anodin. En effet, c’est là que se trouve la concentration maximale d’étoiles et de planètes (toutes directions confondues). C’est donc également à cet endroit que la probabilité de détecter une vie extraterrestre intelligente est la plus élevée. Les chercheurs soulignent toutefois que cet argument n’est pas que favorable : « La forte densité d’étoiles au sein du centre galactique signifie que les événements cataclysmiques tels que les supernovas stellaires et les éruptions de magnétars sont plus susceptibles d’impacter les exoplanètes au sein du centre galactique, détruisant potentiellement toute vie à leur surface », rapportent-ils. Cela favoriserait aussi le survol stellaire, lequel pourrait perturber le processus de formation des planètes.
Pourtant, il semble que la balance penche tout de même en faveur du centre galactique, puisqu’une majorité de planètes susceptibles d’abriter la vie se trouverait à l’intérieur de la galaxie. En effet, malgré les dangers possibles présents dans le centre galactique, une étude de 2021 montre que cela reste le meilleur choix.