Si l’Europe est particulièrement touchée par l’épidémie de variole du singe selon l’OMS, les États-Unis recensaient tout de même 5189 cas vendredi dernier. L’État de New York et la ville de San Francisco ont estimé que l’épidémie représentait une menace imminente pour la santé publique, en déclarant l’état d’urgence locale. Par cette annonce, le gouverneur espère accroître la disponibilité en vaccins sur le territoire.
La semaine dernière, l’OMS a décrété — à l’échelle mondiale — le plus haut niveau d’alerte en raison de l’augmentation rapide des cas de variole du singe. Des inquiétudes plus localisées se font également ressentir, notamment aux États-Unis, où 5189 cas ont été rapportés par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) le 29 juillet 2022. Ce même jour, l’État de New York et la ville de San Francisco ont alors décidé de déclencher l’état d’urgence.
Le gouverneur de New York, Kathy Hochul, a indiqué dans un communiqué officiel que l’alerte durera jusqu’au 28 août. À ce jour, New York recense 1345 cas de variole du singe, ce qui en fait l’État le plus touché du pays. L’épidémie n’a d’ailleurs pas cessé de progresser dans la ville, puisque New York comptait 639 cas confirmés le 19 juillet, pour finalement plus que doubler en 10 jours.
Objectif : « accéder à des remboursements supplémentaires de l’État pour protéger tous les New-Yorkais »
« Ce décret nous permet de répondre plus rapidement, et permet aux professionnels de la santé de prendre des mesures supplémentaires qui aideront à faire vacciner plus de New-Yorkais », a déclaré Hochul sur Twitter vendredi dernier. La Dr Mary T. Bassett, commissaire à la santé, a ajouté dans un communiqué qu’avec cette décision, « les services de santé locaux pourront accéder à des remboursements supplémentaires de l’État pour protéger tous les New-Yorkais et limiter la propagation de la variole du singe au sein des communautés ».
Au départ, l’État aurait reçu plus de 60 000 doses du vaccin Jynneos pour la prévention contre la variole, mais elles serviront aussi contre la variole du singe. Toutefois, la demande en vaccins reste très forte, surtout au sein de la communauté homosexuelle et bisexuelle, qui représente 98% des cas de variole du singe dans le monde d’après une récente étude sur le sujet. La ville de Manhattan, par exemple, n’aurait obtenu que 10% des doses, alors qu’elle concentre 30% des infections.
Le Monde rapportait la semaine dernière que la communauté gay de New York se mobilisait en masse face à la flambée des cas de variole du singe. La stigmatisation et la discrimination étant dangereuses, le département de santé de la ville précise que « tout le monde peut contracter et transmettre la variole du singe ». Néanmoins, « si vous êtes un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes et que vous avez des partenaires sexuels multiples ou anonymes, votre probabilité d’exposition est élevée », prévient le site Internet de la ville.
Au niveau mondial, plus de 18 000 cas de variole du singe ont été rapportés depuis le début du mois de mai, dans 78 pays. Le directeur de l’OMS avait précisé que 70% des cas étaient concentrés en Europe et 25% dans les Amériques.
À une échelle encore plus locale, San Francisco est devenue la première grande ville américaine à déclencher l’urgence sanitaire, qui entre en vigueur dès aujourd’hui. 261 cas de variole du singe ont été recensés dans la ville californienne mercredi dernier.