Comme dans un film d’Indiana Jones, des archéologues israéliens ont annoncé dimanche une découverte unique et fortuite, sur la plage du parc national de Palmahim. C’est un coup de pelleteuse qui a révélé l’existence d’une grotte funéraire de l’époque de l’ancien pharaon égyptien Ramsès II, datant de 3300 ans, remplie de dizaines de pièces de poterie et d’artefacts en bronze. Elle fournira de précieuses informations sur les coutumes funéraires de cette période de l’Histoire.
Ramsès II, ou Ramsès le Grand, fut le pharaon de l’âge d’or de l’Égypte. Sa prospérité peut être mesurée par la quantité de constructions qu’il entreprit, dont l’une des plus célèbres est certainement Abou Simbel en Nubie, avec ses quatre statues imposantes du souverain. Il a également fait ériger de nombreux colosses le représentant à Louxor. Son règne est l’un des plus longs en Égypte : 66 ans.
Le règne de Ramsès II marque le dernier sommet de la puissance impériale égyptienne. Après sa mort, l’Égypte a réussi à maintenir sa suzeraineté sur la Palestine et les territoires adjacents jusqu’à la fin de la 20e dynastie, lorsque les Peuples de la Mer ont mis fin au pouvoir de l’Égypte au-delà de ses frontières.
Récemment, l’Autorité des Antiquités d’Israël (IAA) a révélé qu’une grotte, de cette époque, avait été découverte sur une plage populaire du centre d’Israël, au sud de Tel-Aviv, lorsqu’une excavatrice mécanique, travaillant dans le parc national de Palmahim, a heurté son toit. Les archéologues, après y avoir accédé à l’aide d’une échelle, ont littéralement remonté le temps face aux trésors enfermés dans la grotte, intacts depuis des milliers d’années.
Une multitude d’offrandes
Les scientifiques sont restés ébahis et subjugués par cette découverte. En effet, ils étaient les premiers à y pénétrer depuis sa fermeture il y a 3300 ans. C’est une découverte unique dans une vie d’archéologue. La grotte est sculptée en forme de carré, avec un pilier au centre de son plafond.
Dans une vidéo publiée par l’Autorité des Antiquités d’Israël, les archéologues braquent des lampes de poche sur des dizaines de récipients en poterie de formes et de tailles variées, datant du règne de l’ancien roi égyptien décédé en 1213 av. J.-C.
Un archéologue de l’IAA, David Gelman, explique dans un communiqué à l’AFP : « Les grottes funéraires sont rares telles qu’elles sont, et en trouver une qui n’a pas été touchée depuis sa première utilisation il y a 3300 ans est quelque chose qui se produit rarement ». Il ajoute : « Cela ressemble à quelque chose qui sort d’un film d’Indiana Jones : il suffit d’entrer et tout y est comme à l’origine — des récipients en poterie intacts, des armes, des récipients en bronze, des sépultures telles qu’elles étaient ».
Ainsi, des objets en céramique et en bronze, soigneusement disposés, ont été identifiés dans la grotte, comprenant par exemple des bols, certains peints en rouge, d’autres contenant des ossements, des calices (gobelets à base large), des marmites, des bocaux, des lampes et des pointes de flèches ou de fers de lance en bronze.
De plus, le coin de la grotte contenait deux parcelles rectangulaires, à l’intérieur desquelles les experts ont mis au jour au moins un squelette relativement intact, et d’autres ossements. De fait, les objets seraient des offrandes funéraires pour accompagner les défunts dans leur dernier voyage vers l’au-delà, comme c’était la pratique à l’époque.
Les archéologues posent également l’hypothèse que des guerriers ont été enterrés à cet endroit, en raison de la présence d’armes à leurs côtés — des flèches entières, dont l’orientation des pointes indique qu’elles étaient dans un carquois —, ou des gardes sur des navires, compte tenu de la grande effervescence commerciale de la région à cette époque.
Une découverte analysée par des techniques modernes
De leur première conclusion, les archéologues estiment que la grotte date du règne de Ramsès II, comme mentionné précédemment, qui contrôlait Canaan, un territoire englobant à peu près l’Israël moderne et les territoires palestiniens.
L’origine des récipients en poterie — Chypre, Liban, nord de la Syrie, Gaza et Jaffa — témoigne de « l’activité commerciale animée qui a eu lieu le long de la côte », soulignent les archéologues. Eli Yannai, un expert de l’âge du bronze de l’IAA, déclare : « La grotte peut fournir une image complète des coutumes funéraires de l’âge du bronze tardif ». L’état de préservation de la grotte permettra d’employer des méthodes scientifiques modernes afin de révéler les résidus sur les poteries et autres artefacts, par exemple, les restes organiques qui ne sont pas visibles à l’œil nu.
La grotte a été refermée et est sous surveillance pendant qu’un plan pour son excavation est en cours d’élaboration, ainsi qu’un programme de conservation. Néanmoins, « quelques objets » ont été pillés dans le court laps de temps entre sa découverte et sa fermeture. Ces vols font l’objet d’une enquête actuellement.