Le soleil continue son cycle vers son maximum solaire prévu en 2025, montrant des pics d’activité importants et responsables de blackouts à travers le monde, mais également d’intenses aurores boréales. Récemment, ce samedi 11 février, une éruption classée X1.1 a éclaté à la surface du Soleil, le lendemain d’une éruption X1.0 dans une autre région du Soleil. Une activité plus modérée s’en est suivie, avec de probables aurores boréales grandioses pour la Saint-Valentin. Mais les éruptions solaires vont se multiplier et s’intensifier à mesure que l’on approche du maximum solaire.
Les éruptions solaires sont d’énormes explosions de rayonnement électromagnétique, considérées comme les plus grands événements explosifs de notre système solaire. Une éruption apparaît comme un éclaircissement soudain et intense d’une région du Soleil, durant plusieurs minutes à plusieurs heures. Elles sont plus fréquentes pendant les périodes de pic d’activité solaire.
Les éruptions se produisent à proximité des régions actives du Soleil, lorsque des champs magnétiques intenses deviennent « trop emmêlés ». En quelques minutes seulement, ils chauffent la matière à plusieurs millions de degrés et produisent une rafale de rayonnement sur tout le spectre électromagnétique, y compris des ondes radio, des rayons X et des rayons gamma.
En d’autres termes, comme un élastique qui se casse lorsqu’il est trop tordu, les champs magnétiques enchevêtrés libèrent de l’énergie lorsqu’ils se brisent. L’énergie émise par une éruption solaire est plus d’un million de fois supérieure à l’énergie d’une éruption volcanique sur Terre.
Le cycle solaire, de 11 ans, arrivera à son paroxysme en 2025, multipliant et intensifiant les éruptions solaires, et donc les risques de tempêtes géomagnétiques pouvant frapper la Terre.
Des éruptions témoins du cycle solaire
Récemment, le Soleil a connu une forte éruption culminant à 15h48 GMT (16h48 heure française) le 11 février 2023 et classée X1.1. La classe X désigne les éruptions solaires les plus intenses, tandis que le nombre fournit plus d’informations sur la force. L’éruption, qui provenait d’une région solaire connue sous le nom de région active 3217, ouvre la voie à de prochaines éruptions plus intenses.
Les responsables du SWPC (Centre américain de prévision météorologique spatiale) mettent en garde dans une alerte : « D’autres éruptions sont attendues issues de cette région, alors qu’elle se déplace à travers le soleil, créant une dégradation occasionnelle de la communication à haute fréquence (3-30 MHz) ».
Spaceweather rapporte que la récente éruption solaire de classe X.1.1 n’a pas d’éjection de masse coronale (CME) associée. Cependant, un CME a été repéré à partir d’un événement différent, qui était une éruption de filaments solaires dans l’hémisphère Nord du Soleil.
D’ailleurs, le nuage de plasma solaire associé atteindra la Terre aujourd’hui, le 14 février. Cela pourrait rendre les aurores encore plus intenses. Spaceweather ajoute : « Les observateurs du ciel arctique pourraient avoir un spectacle de lumière pour la Saint-Valentin ».
En effet, lorsqu’une tempête solaire arrive vers la Terre, une partie de l’énergie et des petites particules peuvent voyager le long des lignes de champ magnétique, s’accumulant aux pôles Nord et Sud dans l’atmosphère terrestre. Elles réchauffent les atomes des gaz s’y trouvant et les font « briller » : l’oxygène émet une lumière verte et rouge, tandis que l’azote brille de bleu et de violet. Les motifs ondulés et les « rideaux » de lumière caractéristiques des aurores sont causés par les lignes de force du champ magnétique terrestre.
Pannes radio en Amérique du Sud
Les éruptions solaires sont de puissantes explosions d’énergie. Elles peuvent avoir un impact sur les communications radio, les réseaux électriques, les signaux de navigation et présenter des risques pour les engins spatiaux et les astronautes.
En effet, lorsqu’une éruption suffisamment forte se produit, les électrons chargés dans la haute atmosphère du côté de la Terre faisant face au Soleil peuvent perturber les ondes radio, soit en les dégradant, soit en les absorbant complètement. Cela se traduit par une panne de radio où certaines fréquences d’ondes radio sont complètement absentes pendant une courte période.
L’éruption du 11 février a créé une panne radio temporaire au-dessus de l’Amérique du Sud, selon le SWPC exploité par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).
Le calme avant la tempête ?
Depuis cet événement majeur, l’activité solaire a été modérée, avec deux éruptions de classe M à basse altitude. Il faut savoir qu’il existe actuellement 13 régions de taches solaires sur le disque visible, mais nombre d’entre elles sont soit petites et magnétiquement simples, soit relativement stables et banales, selon le Met Office britannique. Les plus grandes régions actives du disque restent dans le Nord-ouest, bien que l’une ait montré des signes de décomposition et que l’autre reste stable.
La région du Sud-est, associée à une importante activité, s’est également dégradée au cours des dernières 24 heures. La région la plus importante du disque est maintenant une région qui s’est rapidement développée dans le Nord-est, et qui a une structure magnétique plus complexe, responsable des deux éruptions de classe modérée mentionnées précédemment.
Néanmoins, aucune CME dirigée vers la Terre n’a été observée dans les images disponibles au cours des dernières 24 heures. Les périodes d’activité intense qui viennent de se dérouler deviendront plus fréquentes à mesure que nous nous rapprocherons du maximum solaire. Et chaque période active sera aussi généralement plus intense.