Elon Musk avait pourtant cofondé OpenAI. Aujourd’hui, il semble que le célèbre entrepreneur soit tellement en désaccord avec les créations de l’entreprise qu’il s’est décidé à lancer une intelligence artificielle rivale de ChatGPT, le fameux programme développé par OpenAI.
La nouvelle a paru dans le média The Information et a été diffusée depuis par plusieurs médias américains, dont Futurism. Elon Musk a commencé à recruter des profils spécialisés en intelligence artificielle pour créer sa propre IA. The Information s’est en effet entretenu avec un certain Igor Babuschkin. Expert en apprentissage automatique (machine learning), il travaillait jusqu’à tout récemment pour Google Deepmind. Il est d’ailleurs également passé par OpenAI, où il a travaillé pendant un peu plus d’un an.
Aujourd’hui, il semble qu’Igor Babuschkin ambitionne de travailler pour Elon Musk. Il affirme que ce dernier lui a proposé un poste au sein d’une future organisation. Aucun contrat n’est encore officialisé, mais Igor Babuschkin pourrait être à la tête de cette nouvelle société de recherche. Si l’on se réfère aux dernières déclarations d’Elon Musk concernant ChatGPT, on peut aisément supposer qu’il compte prendre, d’une certaine façon, le contre-pied de ce qui s’est développé jusqu’à maintenant.
Cofondateur d’OpenAI, l’entrepreneur l’a pourtant quitté au bout de trois ans. À plusieurs reprises, il a souligné les avancées impressionnantes que représentent les performances de ChatGPT, allant jusqu’à dire que cette IA est « dangereusement puissante ». Toutefois, il a aussi publiquement formulé de nombreuses critiques, portant sur différents critères. L’un de ses reproches porte sur l’aspect « opensource » qu’il aurait aimé voir appliquer à ChatGPT.
OpenAI was created as an open source (which is why I named it “Open” AI), non-profit company to serve as a counterweight to Google, but now it has become a closed source, maximum-profit company effectively controlled by Microsoft.
Not what I intended at all.
— Elon Musk (@elonmusk) February 17, 2023
« OpenAI a été créée en tant que société open source (c’est pourquoi je l’ai nommée ‘Open’ AI), à but non lucratif, pour servir de contrepoids à Google, mais maintenant elle est devenue une société fermée, à profit maximum, effectivement contrôlée par Microsoft », peut-on lire dans l’un de ses tweets. « Ce n’est pas du tout ce que je voulais ». Il est vrai qu’OpenAI s’est fait remarquer récemment pour avoir signé un contrat à plusieurs milliards de dollars avec la société Microsoft. Depuis, cette dernière a lancé BingChat, une option sur le moteur de recherche qui utilise la technologie de ChatGPT. Outre cet aspect pécunier, Elon Musk reproche à ChatGPT d’être trop « woke » à son goût.
The danger of training AI to be woke – in other words, lie – is deadly
— Elon Musk (@elonmusk) December 16, 2022
« Le danger d’entraîner l’IA à être ‘woke’ – en d’autres termes, à mentir – est mortel », twittait ainsi l’entrepreneur en décembre.
Une IA « anti woke » ?
Autrement dit, en voulant empêcher son IA de promouvoir des idées sexistes, racistes, ou discriminatoires de manière générale, OpenAI aurait créé un biais politique en faveur d’idées progressistes. Dans cet article, Radio-Canada souligne par exemple le fait que les personnalités politiques ne semblent pas être traitées de la même façon par l’intelligence artificielle. Elle semble également donner son avis sur certaines questions délicates. Selon un article d’Europe 1, lorsqu’on lui demande de définir ce qu’est une femme, l’IA répond « qu’il est important de noter que le genre est une construction sociale et que les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes de genre et à des formes de discriminations basées sur leur sexe ». La formulation tend à montrer que l’IA n’est pas totalement neutre sur le sujet.
Cependant, lorsque la rédaction de Trust My Science a posé la même question à BingChat, celui-ci s’est montré bien plus prudent, affirmant que « Être une femme est une question complexe et multidimensionnelle qui peut avoir plusieurs réponses selon les points de vue biologiques, sociaux, culturels ou personnels ». Toujours est-il que si Elon Musk lance réellement une intelligence artificielle de son cru, celle-ci aura probablement moins de restrictions que ChatGPT.