La quête de la vérité sur les ovnis est une entreprise complexe nécessitant une approche multidisciplinaire et une collecte de données de haute qualité. La NASA a récemment franchi une étape importante en organisant sa première réunion publique sur le sujet. Avec un panel de 16 scientifiques de divers domaines, elle cherche à améliorer la qualité des données recueillies sur les ovnis pour permettre une analyse plus rigoureuse et scientifique.
Les ovnis, ou PAN (phénomènes aériens non identifiés), sont des objets ou événements dans le ciel et l’espace qui ne peuvent être immédiatement identifiés. La plupart des ovnis signalés sont expliqués par des phénomènes naturels ou humains, comme des ballons météorologiques ou des drones. Cependant, certains restent inexpliqués, principalement en raison d’un manque de données de haute qualité, et nécessitent donc une recherche scientifique plus approfondie.
C’est pourquoi la NASA a récemment tenu sa première réunion publique pour discuter des ovnis. Cette réunion a marqué une étape importante dans la recherche de la vérité sur ces phénomènes mystérieux. En diffusant en direct la réunion, une démarche inhabituelle pour un comité consultatif scientifique, l’agence a voulu montrer au public la méthode scientifique en action. L’accent a été mis sur la nécessité d’améliorer la qualité des données recueillies pour permettre une analyse plus rigoureuse.
Des scientifiques engagés dans la « recherche de la vérité »
La NASA a constitué, en 2022, à la demande de l’administrateur Bill Nelson, un panel de 16 scientifiques pour conseiller l’agence sur la manière dont elle peut contribuer aux enquêtes fédérales sur les ovnis. Ce panel, présidé par l’astrophysicien David Spergel, a souligné que la science ne peut être réalisée que lorsqu’il y a des données sur lesquelles travailler. Les images floues des années 1950 ne suffisent pas. La plupart des phénomènes « non identifiés » signalés par l’armée se sont avérés être des ballons météorologiques, des drones, des artefacts de caméras ou des avions militaires non divulgués.
La recherche sur les ovnis a gagné en légitimité ces dernières années, suite à la divulgation de vidéos granuleuses prises par des pilotes de jets de la marine montrant des objets se déplaçant de manière étrange. Cependant, une grande partie de l’imagerie aérienne du Pentagone reste classifiée, ce qui entrave l’investigation scientifique civile des ovnis.
Des pistes d’amélioration pour comprendre les ovnis
L’All-Domain Anomaly Resolution Office (AARO) du Département de la Défense, créé pour étudier les ovnis, évalue actuellement plus de 800 rapports. L’AARO travaille avec des scientifiques de plusieurs universités et laboratoires nationaux pour exploiter ses données classifiées pour la recherche sur les ovnis. L’office prévoit également de déployer des capteurs pour détecter et suivre ces derniers dans des zones très spécifiques.
Cependant, la collecte de données est actuellement fragmentée et non systématique, souvent réalisée à l’aide d’instruments non calibrés pour la collecte de données scientifiques. L’accès à des données de haute qualité est difficile, car les plateformes de capteurs utilisées pour capturer les données sont souvent classifiées.
Pour faire avancer la recherche sur ces objets mystérieux, la NASA envisage de créer une application pour smartphone permettant au public de signaler les observations. De telles applications ont été utilisées dans d’autres efforts de science participative et peuvent être conçues pour fournir les données et métadonnées nécessaires pour que les témoignages visuels soient crédibles.
La NASA pourrait également évaluer si ses télescopes ou satellites ont la capacité de détecter les ovnis. Cependant, la plupart des satellites d’observation de la Terre de la NASA ne seraient pas très efficaces, car leurs capteurs sont généralement conçus pour un objectif spécifique. De plus, ces objets volants ont tendance à se déplacer à des vitesses les rendant difficiles à capturer avec les satellites de la NASA.
Un sujet sensible et controversé
Il est important de noter que la recherche sur les ovnis n’est pas une chasse aux extraterrestres. Comme l’a souligné David Spergel, aucun OVNI observé jusqu’à présent n’exige l’existence d’extraterrestres. La plupart des incidents se révèlent plus banals. Par exemple, un ancien astronaute de la NASA et aviateur naval, Scott Kelly, a raconté avoir vu un OVNI lors d’un vol en F-14 au large de la côte de Virginie. Après avoir fait demi-tour pour aller l’observer de plus près, il s’est avéré que c’était un ballon en forme de Bart Simpson.
Malheureusement, certains membres du panel scientifique de la réunion ont été harcelés en ligne en raison de leur participation à cette recherche. Cela a conduit à une stigmatisation supplémentaire du domaine des ovnis, entravant ainsi le progrès scientifique.
Plusieurs facteurs ont pu jouer dans ce harcèlement, comme l’anonymat conféré par Internet. D’autre part, il s’agit d’un sujet controversé qui suscite de fortes émotions et des opinions divergentes. Certaines personnes peuvent avoir des croyances fermes sur l’existence des extraterrestres et peuvent réagir de manière hostile à ceux qui ne partagent pas leurs points de vue. Enfin, il peut y avoir une méfiance ou un scepticisme envers les institutions gouvernementales comme la NASA, ce qui peut conduire à des attaques contre les individus associés à ces institutions.
Finalement, la NASA et d’autres agences gouvernementales cherchent à comprendre ces phénomènes non identifiés pour assurer la sécurité de l’espace aérien et pour élargir la compréhension du monde qui nous entoure. C’est un travail qui nécessite une approche scientifique rigoureuse, une collecte de données de haute qualité et une collaboration ouverte entre les chercheurs et le public. Il reste à voir si la NASA consacrera davantage de fonds à l’étude des OVNI au-delà des 100 000 dollars alloués au panel, qui publiera un rapport cet été.
VIDÉO : enregistrement de la diffusion en direct, publiée il y a 21 heures par la NASA :