La Lune a toujours été considérée comme étant inhospitalière à la vie, même si dans un passé lointain, d’après des études antérieures, elle aurait déjà abrité certaines formes de vie. Et si notre satellite naturel n’était pas aussi hostile qu’on le pense ? C’est ce qu’avancent les chercheurs de la NASA, estimant que certaines régions lunaires pourraient être propices à la survie microbienne. Ces nouvelles études permettent de reconsidérer la Lune en tant que potentiel havre pour certaines formes de vie microscopiques.
Depuis des décennies, l’exploration de l’espace fascine l’humanité et suscite de nombreuses interrogations quant à la possibilité d’une vie extraterrestre. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives s’ouvrent alors que les États-Unis se préparent à retourner sur la Lune avec la mission Artemis 3, prévue pour la fin de l’année 2025.
Cette mission, qui se veut historique, marquera le premier alunissage humain depuis la mission Apollo 17 et vise à explorer une région lunaire spécifique connue sous le nom d’Artemis, située au pôle Sud du satellite naturel. Sur cette même zone, les astronautes pourraient découvrir des environnements propices à l’évolution d’une forme de vie.
Les cratères super-froids du pôle Sud lunaire : une piste prometteuse
Les études sont dirigées par le Dr Prabal Saxena, chercheur au Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt. Selon le scientifique, la Lune pourrait abriter des « niches » potentiellement habitables pour certains micro-organismes. « Le pôle Sud lunaire pourrait posséder les propriétés nécessaires à la survie et même à la croissance épisodique de certaines formes de vie microbienne », a-t-il déclaré.
Il s’agit notamment des cratères super-froids de la région. Ces lieux sont constamment à l’ombre et sont donc à l’abri des radiations solaires, remplissant ainsi les conditions de survie de certains microbes. À l’heure qu’il est, l’équipe tente de comprendre quels types d’organismes spécifiques sont les plus aptes à survivre, voire à se développer sur la surface de notre voisine finalement pas si inhospitalière.
Dans les régions concernées, les scientifiques prévoient de déposer des spores robustes dans ce qu’ils appellent des « micro-niches ». Ce sont des structures de vie produites par des champignons et des bactéries. Les allées et venues sur la Lune des missions Artemis pourraient contribuer un jour à la croissance de la population de ces spores. En effet, il est possible que les prochaines explorations lunaires puissent fournir de l’eau sous forme de glace, ainsi que du carbone, à ces endroits.
Des organismes terrestres ?
Si l’environnement des cratères lunaires est propice à la survie d’organismes, est-ce que cela signifie que ces zones abritent réellement des formes de vie microscopiques ? Les chercheurs de la NASA émettent en tout cas deux hypothèses sur la manière dont des microbes auraient pu arriver sur la Lune.
La première, c’est que de petits fragments de notre planète, sous forme de « météorites terrestres », pourraient s’être écrasés sur la Lune. D’après Heather Graham, membre de l’équipe de recherche, ce scénario est envisageable, mais rien ne prouve que les organismes puissent survivre à un voyage aussi lointain. Selon la scientifique, aucune donnée n’est encore à l’appui de cette possibilité : « c’est peut-être une idée intéressante, mais en l’absence de données viables, cette voie ne peut être incluse dans cette étude », a-t-elle déclaré.
La deuxième hypothèse est que ces éléments aient été transportés accidentellement lorsque les premiers astronautes ont aluni. C’est la version la plus plausible, puisque l’équipe de la NASA pense que « l’Homme est le vecteur (de contamination) le plus probable ». Dans les deux cas, toute forme de vie lunaire potentielle, envisagée dans ces études, reste donc d’origine terrestre.