Une nouvelle étude souligne l’impact significatif des choix alimentaires sur l’environnement. Les régimes à base de plantes auraient une empreinte écologique nettement inférieure à celle des régimes riches en viande. Ces résultats, qui mettent en lumière l’importance des habitudes alimentaires dans la lutte contre le changement climatique, appellent à des politiques publiques encourageant des choix alimentaires plus durables pour atteindre les objectifs environnementaux.
Face à l’urgence climatique, la question de l’impact environnemental de nos choix alimentaires prend une importance croissante. Les habitudes alimentaires, autrefois considérées comme relevant uniquement de la sphère privée, sont désormais reconnues comme des leviers d’action pour la préservation de notre planète.
Dans ce contexte, une étude récente publiée dans la revue Nature apporte un éclairage nouveau et précieux. Une équipe de recherche internationale, menée notamment par l’Université d’Oxford, a entrepris une analyse détaillée de l’empreinte environnementale de différents régimes alimentaires, allant de la consommation de viande aux régimes végétaliens. Cette recherche, par sa méthodologie rigoureuse et son ampleur, nous aide à mieux comprendre l’impact de nos plats sur l’environnement. Les résultats, qui mettent en lumière les bénéfices environnementaux des régimes à base de plantes, pourraient avoir des implications pour les politiques publiques et les stratégies de lutte contre le changement climatique.
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Notre alimentation met à mal notre planète
Le rôle prépondérant du système alimentaire mondial dans la crise environnementale actuelle est sans conteste. En effet, ce système a été à l’origine de plus d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2015, contribuant ainsi de manière significative au réchauffement climatique.
De plus, le système alimentaire est un consommateur majeur d’eau douce, utilisant 70% des ressources mondiales. Cette consommation massive d’eau a des implications importantes, notamment en matière de stress hydrique dans certaines régions du monde. Sans compter qu’il est également responsable de 78% de la pollution de l’eau douce. Les engrais et les pesticides utilisés dans l’agriculture peuvent se retrouver dans les cours d’eau, affectant la qualité de l’eau et la vie aquatique.
Enfin, l’agriculture a un impact majeur sur l’utilisation des terres. Elle occupe trois quarts de la surface terrestre sans glace du monde, contribuant à la déforestation et à la perte de biodiversité. Cette utilisation intensive des terres a des conséquences sur les écosystèmes et les services qu’ils fournissent, tels que la pollinisation des cultures et la régulation du climat.
Régimes à base de plantes : une solution durable
Pour arriver à leurs résultats, les auteurs ont croisé les données alimentaires d’un échantillon de 55 504 végétaliens, végétariens, piscivores et carnivores avec des données sur les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation des terres, l’utilisation de l’eau, le risque d’eutrophisation et la perte potentielle de biodiversité. Ces données sont issues de plus de 38 000 exploitations agricoles dans 119 pays.
Les chercheurs ont alors montré que les régimes végétaliens et végétariens ont un impact environnemental nettement moindre que les régimes contenant de la viande. En effet, les régimes végétaliens ont entraîné 75% d’émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l’eau et d’utilisation des terres en moins que les régimes dans lesquels plus de 100 g de viande par jour étaient consommés. Les régimes végétaliens réduisent également la destruction de la faune de 66% et la consommation d’eau de 54%, selon l’étude.
En plus de leurs avantages environnementaux, les régimes à base de plantes sont souvent associés à des bénéfices pour la santé. Ils sont généralement riches en fibres, en vitamines et en minéraux, et pauvres en graisses saturées, ce qui peut contribuer à la prévention de maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires ou le diabète.
Les régimes à base de viande seraient un fardeau pour l’environnement
L’étude met en évidence l’impact environnemental significatif des régimes riches en viande. En effet, la production de viande est associée à des émissions élevées de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant. Les grands consommateurs de viande génèrent ainsi 15,3 fois plus d’émissions de méthane que ceux qui suivent un régime végétalien. Cette différence s’explique par le fait que la digestion des ruminants, comme les vaches, produit du méthane, qui est ensuite libéré dans l’atmosphère.
De plus, les régimes riches en viande ont un impact important sur l’utilisation des terres et sur l’eutrophisation. L’élevage nécessite de grandes étendues de terres, que ce soit pour le pâturage ou pour la production de fourrage. Les grands consommateurs de viande contribuent donc à une utilisation des terres au moins 30% plus élevée que les petits consommateurs de viande.
L’eutrophisation, c’est-à-dire l’accumulation de nutriments dans les écosystèmes aquatiques, est également un problème majeur associé aux régimes riches en viande. Les déjections animales et les engrais utilisés pour la production de fourrage peuvent se retrouver dans les cours d’eau, provoquant une prolifération d’algues qui perturbe les écosystèmes aquatiques. L’étude révèle que l’impact sur l’eutrophisation des grands consommateurs de viande est nettement plus élevé que celui des petits consommateurs de viande.
Il est clair que nos choix alimentaires ont un impact significatif sur l’environnement. Les régimes à base de plantes, tels que les régimes végétaliens et végétariens, ont un impact environnemental nettement inférieur à celui des régimes riches en viande. Cependant, il est important de noter que les scénarios alimentaires modélisés peuvent ne pas refléter les pratiques alimentaires réelles. Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment les régimes alimentaires réels affectent l’environnement.