La NASA, après avoir constitué en 2022 une équipe d’experts pour étudier les phénomènes aériens non identifiés (PAN), a partagé ses conclusions lors d’une conférence à Washington. À l’heure actuelle, elle ne trouve aucune preuve d’une « origine extraterrestre » pour les observations de PAN (ou OVNI). Elle prévoit néanmoins de continuer les recherches, axées sur une approche scientifique des PAN (ou UAP), en espérant pouvoir améliorer notre compréhension de ces phénomènes et orienter les futures études, tout en répondant à la curiosité publique persistante.
Les phénomènes aériens non identifiés (PAN), désormais officiellement désignés sous le nom d’UAP (Unidentified Anomalous Phenomena), ont longtemps suscité la curiosité du public. Face à ce mystère qui frôle parfois les théories du complot, la NASA a pris l’initiative en 2022 de constituer une équipe d’experts pour étudier ces rapports difficiles à définir et classer.
C’est donc les résultats très attendus de cette étude qui ont été révélés lors de la conférence de presse, tenue au siège de la NASA à Washington le 14 septembre. Cette démarche vise non seulement à fournir des éclaircissements sur ces phénomènes, mais aussi à établir une approche plus scientifique et moins sensationnelle de ces phénomènes pour les futures recherches. La NASA a également exprimé son souhait de jouer un rôle plus important dans l’étude des PAN, soulignant l’importance de la collaboration internationale.
Des conclusions attendues
Le phénomène des PAN, bien que largement discuté et débattu, souffre d’un manque criant de données tangibles et vérifiables. De nombreux rapports ont été rédigés sur le sujet, mais ils se basent souvent sur des témoignages anecdotiques ou des preuves insuffisamment étayées. Cette absence de données concrètes rend difficile toute analyse sérieuse et objective des phénomènes observés.
C’est ici que l’expertise de la NASA entre en jeu. Avec ses décennies d’expérience en matière d’exploration spatiale, d’observation de la Terre et de collecte de données scientifiques, l’agence est parfaitement équipée pour aborder la question sous un angle nouveau et plus rigoureux. Le rapport comprend plusieurs images de PAN présumés, à la fois celles qui ont été identifiées, comme des ballons, des avions ou des phénomènes naturels connus, et celles qui restent inexpliquées, souvent par manque d’observations de haute qualité.
Loin de se contenter d’une approche passive ou simplement curieuse, l’agence spatiale a mis en place des initiatives spécifiques pour étudier les PAN de manière approfondie. Ces mesures concrètes témoignent de la volonté de la NASA de les démystifier et de fournir des réponses basées sur des preuves scientifiques solides.
Néanmoins, l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, déclare lors de la publication du rapport : « Le principal point à retenir de l’étude est qu’il y a encore beaucoup à apprendre. L’équipe d’étude indépendante de la NASA n’a trouvé aucune preuve que les PAN ont une origine extraterrestre, mais nous ne savons pas de quoi il s’agit ».
Budget et organisation
Face à l’énigme des PAN et au flot de rapports souvent imprécis, la NASA se positionne comme un acteur clé capable d’apporter clarté et rigueur. Lors de la conférence, elle a expliqué qu’elle envisageait de consacrer un budget spécifique à la mise en place d’un bureau entièrement dédié à l’étude de ces phénomènes. Cette initiative financière témoigne de la volonté de la NASA de ne pas simplement cataloguer ces observations comme de simples anomalies.
L’importance accordée à cette démarche ne s’arrête pas à l’allocation budgétaire. L’agence a nommé un nouveau directeur de la recherche PAN pour développer et superviser l’équipe chargée d’étudier ces phénomènes anormaux. Constituée des plus grands experts en données et en intelligence artificielle, ainsi que des spécialistes de la sécurité aérospatiale, elle devra recueillir, analyser et vérifier les données qui y sont relatives.
Cependant, il est clair que le premier rapport de l’équipe ne fait pas grand-chose pour faire la lumière sur l’énigme des PAN. Elle propose des recommandations sur la manière dont la NASA pourrait aider à faire avancer le sujet. Dans sa conclusion, le rapport affirme que la NASA peut mieux contribuer à ce sujet en tirant parti de ses satellites d’observation de la Terre pour aider à fournir de meilleures données et preuves.
Sécurité aérienne et PAN
La sécurité aérienne est une préoccupation majeure pour toutes les entités opérant dans l’espace aérien, qu’il s’agisse d’organismes civils ou militaires. Dans ce contexte, les PAN représentent un défi. Lors de la conférence, Dan Evans, administrateur adjoint pour la recherche à la Direction des missions scientifiques de la NASA, a souligné que leur présence suscite de sérieuses préoccupations quant à la sécurité de l’espace aérien. Il est essentiel de comprendre ces phénomènes pour garantir la sécurité des opérations aériennes.
La NASA envisage donc d’utiliser ses ressources, en collaboration avec la Federal Aviation Administration (FAA), pour recueillir des données plus précises sur ces phénomènes et ainsi contribuer à une meilleure compréhension et gestion des PAN dans l’espace aérien. Le document recommande également l’utilisation de l’intelligence artificielle pour aider à parcourir des ensembles de données massifs afin d’identifier d’éventuels phénomènes anormaux.
Une nouvelle ère, la fin de la stigmatisation
En abordant le sujet avec un examen scientifique sérieux, affirme le rapport, l’agence pourrait contribuer à éliminer les tabous et la stigmatisation associés à l’étude des PAN, qui a longtemps été considérée comme pseudo-scientifique. Les experts écrivent : « L’implication même de la NASA dans la collecte de données futures jouera un rôle important dans la réduction de la stigmatisation associée aux rapports UAP, qui conduisent très probablement à l’attrition des données à l’heure actuelle ».
Bill Nelson conclut : « Même si aujourd’hui constitue une étape importante pour la NASA, ce n’est certainement pas notre dernière étape ». La décision de la NASA de s’engager sérieusement dans l’étude des PAN marque un tournant historique. Une chose est sûre : la recherche sur ces phénomènes ne fait que commencer.