Chez Neuralink, des candidats humains feront bientôt partie de l’aventure d’expérimentation. L’entreprise biotechnologique lance effectivement l’appel en s’adressant aux individus tétraplégiques pour tester son implant cérébral. L’enjeu principal de ces essais est de valider la sécurité et la performance du dispositif, dans le but ultime de conférer aux patients la capacité de manipuler des objets par la seule force de la pensée.
Depuis 2020, Elon Musk avait annoncé à plusieurs reprises que son entreprise Neuralink allait « bientôt » procéder à des essais sur des humains. Des déclarations répétées qui ont suscité une attente palpable dans le monde scientifique et médical. Après un refus initial en mars, ce n’est qu’en mai 2023 que l’entreprise a enfin obtenu l’approbation de la FDA (Food and Drug Administration) pour lancer ses essais. Cette semaine, la startup biotechnologique franchit une nouvelle étape en ouvrant officiellement le recrutement pour les essais cliniques humains.
L’annonce cible spécifiquement les patients souffrant de tétraplégie résultant d’une lésion de la moelle épinière cervicale ou de sclérose latérale amyotrophique (SLA). L’étude, baptisée PRIME pour « Precise Robotically Implanted Brain-Computer Interface », est planifiée sur une durée de six ans. Toutefois, certains détails clés n’ont pas été communiqués, notamment la date précise du début des essais et le nombre exact de participants qui seront finalement recrutés.
Test de l’implant neural et du robot chirurgical de Neuralink
Dans le cadre de cette étude, Neuralink envisage de mettre à l’épreuve son implant cérébral N1 et son robot chirurgical R1. Le rôle de R1 est de procéder à l’implantation chirurgicale de la puce dans le cerveau des participants sélectionnés. Une fois l’implant N1 correctement positionné, il aura pour mission d’enregistrer et de transmettre les signaux cérébraux à une application dédiée, la N1 User App, capable de traduire les intentions de mouvement en commandes informatiques.
L’objectif ultime de ce dispositif d’interface cerveau-ordinateur est d’offrir aux patients la possibilité de contrôler mentalement divers appareils. Cependant, dans un premier temps, l’accent sera principalement mis sur la capacité des participants à manœuvrer un curseur de souris sur un écran ou à interagir avec un clavier avec la pensée.
Au cours de cette étude de six ans, un suivi rigoureux sera effectué par des spécialistes. De plus, les participants s’engageront à prendre part à des sessions de recherche hebdomadaires de deux heures, assurant ainsi une observation continue et des données précieuses pour l’avancement de la recherche.
Des questions de sécurité émergent
L’annonce de Neuralink concernant le lancement des essais cliniques humains n’est pas sans soulever des préoccupations quant à la sécurité du dispositif. Dans la déclaration officielle, il est explicitement mentionné que l’un des objectifs principaux de cette étude est d’évaluer la sécurité de l’implant N1. Cette révélation pourrait susciter des réticences, car elle laisse entendre que la sécurité du dispositif n’est pas encore totalement assurée.
Cette incertitude pourrait être exacerbée par les controverses antérieures entourant Neuralink, notamment concernant la mort de plusieurs animaux lors des phases de test. Et ce, malgré le fait qu’Elon Musk ait récemment déclaré sur X (anciennement Twitter) que les implants cérébraux de Neuralink n’avaient causé la mort d’aucun singe lors des essais, précisant qu’ils étaient déjà en phase terminale.
No monkey has died as a result of a Neuralink implant.
First our early implants, to minimize risk to healthy monkeys, we chose terminal moneys (close to death already),
— Elon Musk (@elonmusk) September 10, 2023
Dans tous les cas, les volontaires qui participeront à cette étude méritent l’assurance que toutes les mesures de précaution seront prises pour garantir leur bien-être. Il est donc espéré que les essais cliniques se dérouleront sans encombre.