Si au cours des dernières années, l’industrie aéronautique a permis de développer des avions toujours plus spacieux et optimisés, certaines entreprises du transport ne pensent pas que le futur se trouve dans les aéronefs. Au lieu de cela, les ingénieurs cherchent des alternatives terrestres pouvant combiner la vitesse et le confort d’un avion tout en réduisant l’impact climatique. C’est dans ce cadre que l’entreprise Manyone propose un nouveau concept de train à très grande vitesse : l’AeroSlider. Si ce dernier est encore loin d’être réalisable, il propose une alternative séduisante aux avions actuels.
Les compagnies aériennes ne sont pas les pires pollueurs au monde, mais les avions représentent 2.5% des émissions de carbone dans le monde. C’est pourquoi le cabinet de conseil en conception stratégique Manyone réfléchit à des alternatives radicales au vol. La solution ? Un système de train géant qui s’étend sur la moitié du globe.
Surnommé AeroSlider, il s’agit d’une ligne de train surélevée traversant une série de boucles magnétiques au lieu de rouler sur une voie ferrée. Tout comme les principes qui sous-tendent un canon à rail, les boucles accélèrent le train de manière séquentielle, le propulsant jusqu’à une vitesse de 800 km/h, soit la vitesse moyenne d’un avion. Il a été conçu par le directeur créatif Jens Martin Skibsted.
Une « voie magnétique » constituée de boucles et de pylônes
La conception de base est certes quelque peu fantaisiste, mais comme l’explique le designer principal, Guillermo Callau, l’équipe a beaucoup réfléchi à la faisabilité de la route, qui passe d’Afrique-Europe à l’Asie. Ses voitures (wagons) proposent tout, des sièges typiques aux grands espaces intérieurs partagés. L’idée n’est pas de présenter un projet complètement réalisé, mais de réfléchir davantage à la façon de réduire notre dépendance à l’avion.
Commençons par la piste, qui n’est pas vraiment une piste, mais une série de pylônes magnétiques. Cette conception ferait avancer un train un peu comme une balle ; le corps du train devrait être aérodynamique et réagir aux forces magnétiques, mais il n’aurait besoin ni de moteurs embarqués ni de batteries. Ces pylônes pourraient être facilement installés.
Bien que les voies ferrées nécessitent un nivellement minutieux pour gérer même les plus petites collines, les pylônes peuvent être bloqués plus profondément ou moins profondément dans le sol pour créer une voie de niveau. Ils pourraient même éliminer la nécessité de construire des ponts pour traverser de petites nappes d’eau, car le train flotte dans les airs.
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Une route géographiquement optimisée à travers le monde
En combinant cette formule géométrique avec une carte topographique et une liste projetée de ce que seront les plus grandes villes du monde d’ici 2050, l’équipe de Callau a tracé une route préliminaire. Elle pourrait vous emmener de Moscou à Shanghai en 12 heures, mais surtout, elle évite l’Himalaya et les Alpes.
De plus, elle ne traverse que de petites étendues d’eau à deux endroits du voyage. Il y a bien sûr des compromis à faire avec cette approche. Vous ne verrez pas Tokyo sur cette liaison, car le train aurait besoin d’un tube subaquatique pour effectuer ce trajet. Londres manque également, car elle est entourée d’eau. Qu’une ville devienne ou non une plaque tournante pour la ligne AeroSlider aurait des implications majeures sur sa croissance et sa santé financière.
L’une des raisons pour lesquelles l’AeroSlider a tant de place, c’est que ce train est vraiment, vraiment très long. L’Airbus A380, le plus grand avion de transport de passagers au monde jamais mis en service, mesurait 73 m de long. L’AeroSlider mesure 250 m de long. Cela représente près de trois terrains de football placés à la suite.