Au cours de la dernière décennie, la recherche d’exoplanètes s’est intensifiée au point que les découvertes se sont enchaînées, gonflant toujours plus le catalogue recensant ces mondes extra-solaires. Récemment, ce catalogue a accueilli sa 4000ème entrée. Afin de marquer ce pallier, des artistes ont créé une animation stupéfiante sous la forme d’une carte chronologique des découvertes.
Il faut plus de quatre ans pour que la lumière voyage de l’étoile la plus proche à notre Système solaire jusqu’à la Terre. Tandis que les exoplanètes sont petites et sombres, et la Voie lactée est une structure d’une largeur de 100’000 années-lumière que les astronomes doivent inlassablement parcourir avec leurs instruments. Ainsi, les exoplanètes sont des objets difficiles à détecter, même lorsqu’elles sont proches.
Cependant, les planétologues ont déjà détecté des milliers d’exoplanètes depuis qu’une équipe a confirmé l’existence de la première en octobre 1991. En juin, ce mois marquait une étape importante : des chercheurs ont enregistré la 4000ème exoplanète dans l’archive tenue par la NASA. Pour célébrer cet exploit, deux artistes ont rassemblé toutes ces données et les ont compilées dans une courte carte animée et une timeline intitulée « 4000 exoplanètes ».
L’animation a été créée par l’artiste Matt Russo et accompagnée par le musicien Andrew Santaguida, qui travaille tous les deux sur un projet de vulgarisation science-art appelé System Sound. Le court métrage a été publié sur YouTube dimanche et décrit mercredi sur le site APOD de la NASA.
Rythme des découvertes et techniques d’observation utilisées
La vidéo montre une carte aplatie du ciel nocturne à 360 degrés vu de la Terre. La bande lumineuse d’étoiles au centre est une vue en coupe de la Voie lactée. Chaque cercle qui apparaît représente une découverte confirmée d’exoplanète. La méthode principale utilisée pour trouver chaque monde est représentée par l’une des sept couleurs.
Par exemple, les cercles violets représentent une planète trouvée par son transit, ou son passage devant une étoile hôte ; ce phénomène provoque des baisses subtiles périodiques du niveau de luminosité de l’étoile, observées depuis la la Terre. Le rose quant à lui, montre des mondes lointains qui ont été localisés parce que leur attraction gravitationnelle était suffisamment puissante pour influencer leur étoile (vitesse radiale). Les exoplanètes directement observées sont indiquées en orange, et en vert pour les détections par microlentilles gravitaionnelles.
Le rythme des découvertes dans la chronologie de 60 secondes commence lentement, avec seulement environ 70 mondes extrasolaires situés dans la première décennie. En effet, il était extrêmement difficile de trouver et de confirmer l’existence d’exoplanètes sans outils ni ressources avancés.
Mais à mesure que le financement augmente, que les techniques s’améliorent, que plus de télescopes au sol facilitent la recherche et que de nouveaux observatoires spatiaux se lancent, la vitesse à laquelle les exoplanètes ont été découvertes a augmenté. Le rythme des découvertes a véritablement explosé après 2009, lorsque la NASA a lancé son télescope spatial Kepler.
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Kepler a concentré ses recherches sur une petite partie du ciel et a utilisé la méthode de transit de détection des exoplanètes sur 150’000 étoiles. C’est pourquoi, dans l’animation, une grosse tache pourpre commence soudainement à apparaître vers 2010 (en haut à gauche) et le nombre d’exoplanètes monte en flèche.
Exoplanètes : une recherche qui se poursuit
La NASA a désactivé Kepler en 2018, mais en avril 2018, elle a lancé un chasseur de planète similaire appelé Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS). TESS devrait scanner 200’000 étoiles à proximité dans 85% du ciel nocturne, révélant ainsi des milliers de planètes supplémentaires.
Une cinquantaine de planètes détectées par TESS devraient être de la taille de la Terre et potentiellement habitables, ce qui en ferait des cibles prometteuses pour des observations plus détaillées, au moyen de télescopes capables d’imager des objets beaucoup plus profonds dans l’espace.
Les premières images de mondes ressemblant à ceux de la Terre pourraient provenir d’énormes observatoires terrestres, y compris le télescope géant Magellan, au Chili, qui devraient être mis en ligne à partir du milieu des années 2020. Les astronomes espèrent que de tels télescopes pourront pousser plus loin les découvertes d’exoplanètes en captant la lumière de leur atmosphère, voire en détectant des biosignatures pouvant indiquer la présence d’une vie extraterrestre.