L’interaction entre humains et animaux de compagnie a toujours été au cœur de nombreuses discussions. Une récente étude européenne a mis en évidence des différences notables dans l’attachement des propriétaires aux chiens et chats. Les résultats montrent que, dans certains pays, les chiens bénéficient d’une affection et d’investissements financiers plus importants que les chats. Ces constats soulèvent des interrogations sur les influences culturelles et historiques qui façonnent nos relations avec ces animaux.
L’attachement humain aux animaux de compagnie, en particulier les chiens et les chats, est un phénomène observé depuis des siècles. Ces animaux, autrefois domestiqués pour des raisons pratiques, ont progressivement trouvé leur place au sein des foyers, devenant des membres à part entière de nombreuses familles. La plupart des propriétaires sont très dévoués à leurs animaux de compagnie.
Toutefois, une question demeure : existe-t-il une différence d’affection entre les propriétaires de chiens et les propriétaires de chats ? Depuis des générations, les chiens sont célébrés pour leur loyauté et leur dévouement envers leurs maîtres, gagnant ainsi le titre de « meilleurs amis de l’homme ». Les chats, quant à eux, sont souvent perçus comme des créatures plus indépendantes et réservées.
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Une étude récente menée en Europe par un groupe de chercheurs dirigé par l’Université de Copenhague s’est penchée sur cette interrogation, révélant des tendances divergentes quant à la nature de nos relations avec ces deux espèces. Les résultats sont disponibles dans la revue Frontiers in Veterinary Science.
Une affection inégale pour nos animaux de compagnie
Les scientifiques ont émis l’hypothèse qu’une histoire plus lointaine des animaux ruraux au sein de la population générale est un facteur culturel qui pourrait affecter les attitudes sociétales à l’égard des animaux de compagnie aujourd’hui.
Pour tenter de comprendre cet attachement inégal envers les chiens et les chats, l’équipe a compilé les résultats d’une enquête menée auprès de 2117 personnes au Royaume-Uni, au Danemark et en Autriche, incluant : 844 propriétaires de chiens, 872 propriétaires de chats et 401 autres ayant à la fois au moins un chien et un chat (comme animaux de compagnie).
Ces questions comprenaient l’échelle d’attachement de Lexington aux animaux de compagnie, qui vise à comprendre l’attachement émotionnel des propriétaires, ainsi que des questions sur le montant qu’ils investissent dans les soins vétérinaires et leurs attentes en matière de soins disponibles.
Bien que les propriétaires de chiens dans ces régions aient montré un attachement plus prononcé, il est intéressant de noter que le niveau de cette préférence varie d’un pays à l’autre, le Danemark se démarquant particulièrement par son penchant pour les canidés.
Les dépenses révèlent les priorités
L’investissement financier dans le bien-être des animaux de compagnie est souvent révélateur de l’attachement que nous leur portons. L’étude a mis en avant que, face à des traitements médicaux onéreux, les propriétaires de chiens étaient plus enclins à débourser des sommes conséquentes que ceux possédant des chats. Cette tendance s’observe dans les trois pays étudiés, mais avec des nuances.
Au Royaume-Uni, la différence entre les dépenses pour les chiens et les chats est moins marquée, suggérant une affection presque équivalente pour les deux espèces. Le bioéthicien Peter Sandøe de l’Université de Copenhague au Danemark, auteur principal, explique dans un communiqué : « Les Britanniques sont souvent décrits comme une nation d’amoureux des chats, ce que confirme certainement notre étude ».
Cependant, le Danemark se distingue par une nette préférence pour les chiens, tant sur le plan émotionnel que financier. Les propriétaires danois sont non seulement plus attachés émotionnellement à leurs chiens, mais ils sont aussi plus nombreux à souscrire une assurance pour ces derniers par rapport aux chats.
Peter Sandøe déclare : « Bien que les gens se soucient davantage de leurs chiens que de leurs chats dans tous les pays, le degré de différence varie considérablement d’un pays à l’autre. Il ne semble donc pas y avoir un phénomène universel dans lequel les gens se soucient beaucoup moins de leurs chats que de leurs chiens ».
Comportement animal ou influence culturelle ?
La nature de l’attachement humain aux animaux de compagnie, en particulier les chiens et les chats, a suscité de nombreuses interrogations. Une explication courante réside dans le comportement intrinsèque de ces animaux. Les chiens, avec leur nature joviale, leur loyauté et leur désir constant d’interaction, sont souvent perçus comme des compagnons plus affectueux. Leur capacité à jouer, à protéger et à montrer de l’affection renforce cette image d’animaux « amicaux ». Les chats, quant à eux, bien qu’affectueux à leur manière, sont souvent vus comme des êtres plus indépendants et réservés, ce qui pourrait influencer la perception de leur niveau d’attachement.
D’un autre côté, la culture et l’histoire jouent un rôle indéniable dans la manière dont les humains perçoivent et interagissent avec leurs animaux de compagnie. Dans les pays où l’urbanisation est un phénomène plus récent, les chats étaient traditionnellement vus comme des créatures semi-sauvages, vivant en marge des habitations humaines et interagissant moins directement avec leurs propriétaires. Ces chats, souvent autonomes, chassaient et vivaient à l’extérieur. Les chiens, en revanche, avaient des rôles bien définis, que ce soit pour la garde, la chasse ou le travail agricole, les plaçant ainsi au cœur de la vie quotidienne des humains. Cette proximité historique pourrait expliquer l’attachement plus profond ressenti envers les chiens dans certaines cultures.
Mais comme le souligne le professeur Clare Palmer de la Texas A&M University, co-auteur, l’étude ne porte que sur trois pays situés en Europe centrale et occidentale. Il conclut : « Cela soulève des questions intrigantes sur ce que pourraient apporter des études comparatives menées dans d’autres pays. Peut-être existe-t-il des pays où le niveau de soins et d’attachement envers les chats est en fait plus élevé que celui des chiens ? ».